Histoire naturelle
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Les Antiseptiques dans tous les temps



Documents anciens d'histoire naturelle
tiré de "Feuille des jeunes naturalistes" 1870-1914
attention de nombreuses informations peuvent ne plus être d'actualité
 

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LES ANTISEPTIQUES DANS TOUS LES TEMPS.
TEMPS MODERNES.

La science des antiseptiques, parvenue à une si haute perfection dans l'antiquité égyptienne, perdit beaucoup de son importance dans la suite. Elle resta stationnaire fort longtemps et fut abandonnée au moyen âge. A cette époque, on était trop imbu de préjugés et de superstitions pour s'occuper d'une semblable matière. Tout le monde sait combien on avait horreur des dissections et combien on était dominé par les craintes religieuses, quand il s'agissait de porter le couteau sur les restes inanimés d'un être humain.

Sans vouloir empiéter sur un sujet étranger à celui qui nous occupe, nous rappellerons quel trafic odieux ces superstitions avaient engendré en Angleterre. Là, comme partout ailleurs, les médecins ne pouvaient disséquer que secrètement, et les cadavres étaient très chers. Aussi des scélérats, connus sous le nom de Burkins. firent-ils profession de tuer des hommes pour les vendre aux élèves. On comprend qu'en présence de semblables idées, il devait être peu question d'embaumements au moyen âge.

C'est pourquoi nous nous transporterons au temps où les Vesale, les Sylvius, les Fallope et les Ambroise Paré, luttant contre les tendances de leur siècle, vinrent rétablir les méthodes d'études anatomiques suivies encore à peu près de nos jours. Alors on vit reparaître les embaumements pour les grands personnages, notamment pour les rois de France, et de nouveaux procédés surgirent sur les mêmes bases que les anciens. Les connaissances reçues de l'antiquité, jointes à quelques découvertes plus récentes, amenèrent à opérer ainsi qu'il suit :

On ouvrait les cavités du corps pour en extraire les viscères. Ceux-ci étaient lavés à grande eau et roulés dans des poudres astringentes composées de sel décrépité, de tan, de cannelle, de benjoin, de baume de Judée et autres substances aromatiques. Dans l'intérieur des cavités, on pratiquait de longues et larges entailles qu'on lavait à grande eau, puis au vinaigre et à l'alcool camphré. On étendait sur le tout une dissolution concentrée de sublimé corrosif et l'on vernissait. Cette première opération terminée, on traitait les viscères comme le cadavre, avec les mêmes substances. Il ne restait plus qu'à les replacer dans leur position, en remplissant les intervalles avec la poudre ci-dessus mentionnée.

Sauf l'introduction du sublimé corrosif, cette méthode se rapproche par un grand nombre de points du procédé égyptien. Souvent même le cadavre, comme autrefois les momies, était entouré de bandelettes vernies. Il était bon d'ailleurs de le placer dans un cercueil de plomb soudé et rempli de poudres aromatiques.

Parfois on embaumait d'une manière différente et moins coûteuse, en plongeant le mort pendant un temps assez long dans une dissolution concentrée de sublimé corrosif.

I! y a peu de temps encore, on en était réduit à ces préparations longues et difficiles. A Gannal était réservée la découverte la plus importante; c'était lui qui devait faire faire à la science des antiseptiques le plus grand pas, le progrès le plus sérieux.

Pour arriver à des résultats satisfaisants, il fallait diriger ses études d'une manière sûre et partir de principes bien établis. Or, si l'on considère que la putréfaction est produite par des êtres organisés qui se développent dans la matière putrescible, on cherchera immédiatement la solution du problème qui nous occupe dans les substances qui s'opposent à la vie et à la croissance de ces êtres. Quoique du temps des premières recherches de Gannal la théorie de la fermentation n'eût pas été mise en lumière comme de nos jours, il est à remarquer que les procédés de cet habile chimiste (je ne parle pas de ses antiseptiques qui laissent un peu à désirer) répondent tout à fait aux exigences de la théorie.

Les premiers produits qui furent reconnus comme bons antiseptiques furent nécessairement les produits toxiques et indestructibles, car ce sont eux qui empoisonnent le plus facilement les animalcules, sans que le temps affaiblisse notablement leur action. Aussi vit-on Chaussier, digne prédécesseur de Gannal, employer l'arsenic et le chlorure de mercure, comme les anciens praticiens, mais sans adjonction d'aromates. Un des premiers, il embauma par injection, évitant ainsi l'inconvénient des anciens procédés par lesquels on ne pouvait conserver le cadavre qu'à condition de le mettre en pièces.

Gannal commença par s'emparer de la méthode de Chaussier, tandis que celui-ci poursuivait le cours de ses expériences; mais il fut bientôt arrêté dans ses études par une ordonnance royale défendant l'usage de l'arsenic et, peu après, des sels mercuriels. Il y avait, en effet, dans l'embaumement par ces substances, un moyen facile de cacher le crime de l'empoisonnement sous les dehors d'une piété respectueuse. Il fallait à notre chimiste de nouvelles recherches portant sur des produits non toxiques à petites doses ou d'un usage impossible dans l'empoisonnement.

Employé comme préparateur au service du Gouvernement, Gannal fut conduit, au moment de la prise d'Alger, à étudier les propriétés de la gélatine qu'il voulait faire entrer dans la composition de substances alimentaires pour l'armée. Il échoua dans cette tentative et reconnut que ce produit ne contenait presque aucun principe nutritif; mais l'analyse lui montra dans la gélatine plusieurs états. Le premier, le seul qui doive nous occuper ici, est celui de géline. C'est sous cet état que la gélatine entre dans les êtres organisés et subit la fermentation putride. Dans le courant de son travail, Gannal découvrit que cette géline décompose les sels d'alumine en devenant incorruptible. Son procédé était dès lors trouvé. Les sels d'alumine ne sont pas dangereux, ils répondent aux exigences des arrêtés, et d'ailleurs leur efficacité semblait incontestable à l'inventeur. On vit donc bientôt l'Académie de médecine saisie du nouveau projet, et d'après la proposition de Gannal, on mit à l'essai l'acétate d'alumine et un mélange de sulfate d'alumine et de chlorure d'aluminium. En même temps, Sucquet conseillait le chlorure de zinc. On fit une épreuve comparative. Deux cadavres, pris dans les mêmes conditions, furent livrés aux mains des deux embaumeurs, sous les yeux d'une commission nommée à cet effet. Les deux pièces furent ensevelies au même endroit, dans deux bières soigneusement cachetées, et l'on attendit quatorze mois pour vérifier le résultat. L'épreuve fut défavorable à Gannal, tandis que Sucquet eut une entière réussite. On constata que le chlorure de zinc avait bien momifié le cadavre qui en était injecté; l'autre, au contraire, était dans un état de putréfaction avancée.

Poisenille, rapporteur de la commission, émit l'opinion que l'alumine n'avait de valeur, comme antiseptique, que moyennant l'addition d'acide arsénieux. Pour quel motif Poisenille se prononça-t-il ainsi? Il est probable que l'on avait soupçonné une fraude dans la première préparation de Gannal. En effet, on avait trouvé dans les liquides qu'il employait pour celle-ci de l'acide arsénieux, et l'appareil de Marsh en avait décelé de grandes quantités. On jugea donc que les propriétés conservatrices du nouvel antiseptique n'étaient dues qu'à cette substance. La jalousie s'en mêlant, l'illustre chimiste fut accusé d'avoir contrevenu aux ordonnances royales. Mais bientôt une analyse plus minutieuse fit voir que l'arsenic venait de l'impureté des sels d'alumine, et l'on se contenta de prier Gannal de surveiller de plus près la composition de ses produits.

Ajoutons encore que l'expérience de l'Académie ne fut pas tout à fait décisive, et que le reproche le plus fondé que l'on pût faire aux aluns était de dissoudre et d'attaquer les os.

Gannal ne se rebuta pas. Il continua ses études, et se conformant aux recommandations de l'Académie, parvint, sans produits toxiques, avec des sels d'alumine épurés, à des préservations très satisfaisantes. Malgré les résistances qu'il éprouva de la part de l'Ecole de médecine et les négations de nombreux savants, il finit par triompher de la critique. A l'exposition de 1839, il envoya une momie d'enfant dont la figure avait gardé toute son expression et que les parents venaient fréquemment contempler.

A la suite de Gannal, d'autres médecins ou chimistes étudièrent avec soin les antiseptiques. Filhol, Straus-Durckeim et Falconi recommandèrent le sulfate de zinc. Dans un mémoire de 1853, Falconi donna la préférence à ce sel sur le chlorure, à cause de sa plus grande stabilité. I1 est vrai que les sels de zinc ont des propriétés antiseptiques très marquées; mais ils présentent un inconvénient qui force à les abandonner pour les pièces anatomiques ou les embaumements. Ils sont rarement purs et contiennent, notamment le sulfate, une quantité d'arsenic qui peut devenir considérable. Pour les épurer complètement il faut des opérations assez coûteuses et qui réussissent rarement à enlever toute trace de corps étrangers. D'un autre côté, la dose d'arsenic suffisante pour un empoisonnement est si faible, que sa présence dans un cadavre embaumé par le procédé en question serait toujours attribuable à l'impureté du sel de zinc, sans qu'il fût possible à un expert de donner preuve du contraire.

La plus grande difficulté de l'embaumement à la méthode Gannal est l'injection. Il ne suffit pas, en effet, d'introduire simplement le liquide dans le corps, il faut qu'il pénètre complètement celui-ci, de manière que toutes ses parties en reçoivent le préservatif. Voici comment opéraient Gannal et ses contemporains :

On ouvrait la carotide et les jugulaires et on refoulait dans la première la dissolution saline au moyen d'une pompe à main. Le sang s'échappait par les jugulaires, et l'on faisait circuler le liquide jusqu'à ce qu'il fût incolore à sa sortie. On voit immédiatement l'inconvénient de celte méthode. Les matières fibrineuses et gélatineuses pouvaient se coaguler en partie au commencement de l'opération et, par suite, obstruer certains canaux. Il en résultait que des parties du corps, notamment les extrémités, n'étaient parfois pas injectées et demeuraient sujettes à la putréfaction. De plus, le cadavre se desséchait et perdait sa forme et sa physionomie.

Le même procédé fut employé, mais avec peu de succès, par Dupré, pour injecter un mélange des deux gaz acides carbonique et sulfureux, obtenus par l'attaque à chaud de l'acide sulfurique par le charbon.

Bobierre proposa, de son côté, le bihydrate de méthylène camphré, mais n'obtint pas non plus les résultats qu'il espérait.

Paris. CD.
(A suivre).

 

 

 

  


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