Histoire naturelle
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Recherches sur le terrain de Trias



Documents anciens d'histoire naturelle
tiré de "Feuille des jeunes naturalistes" 1870-1914
attention de nombreuses informations peuvent ne plus être d'actualité
 

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RECHERCHES SUR LE TERRAIN DE TRIAS.
(Suite et fin.)

Les principaux poissons du muschelkalk appartiennent aux genres Coelacanthus, Paloeoniscus, Amblypterus, Ceratodus; les dents de ce dernier se rencontrent souvent dans la dolomie supérieure du muschelkalk, quelquefois dans les marnes blanches qui recouvrent le calcaire à térébratules entre Mont et Rehainviller. Les molaires de ce poisson annoncent un animal terrible; celles que j'ai vues dans la collection de M. Le Brun, géologue à Lunéville, ont une largeur de plus de deux doigts. La même collection renferme de très beaux fragments de mâchoires de Saurichtys; les dents, quoique petites, sont nombreuses et fort aiguës; celles du Saurichtys conidens en particulier affectent cette disposition. L'Hybodus précité comprend dans le muschelkalk trois espèces : H. major, H. tenuis, H. dimidiatus. Les espèces de Gyrolepis les plus communes sont le G. maximus et le G. Albcrti. On trouve généralement les débris de Gyrolepis, ainsi que nous l'avons dit, dans les schistes argileux de Chaufontaine. Cependant, M. Le Brun a découvert au milieu des couches qui se trouvent dans la séparation du muschelkalk et des marnes irisées, dans une excavation au-dessus du Moulin-de-Plâtre (près Lunéville), de petits poissons entiers de 0m04 à 0m08 de longueur, appartenant à la famille des Ganoïdes. Les écailles de ces poissons étaient d'une ténuité extrême et s'enlevaient au moindre toucher. M. Mougeot les a réunis au genre Gyrolepis et leur a donné le nom de G. Lebrunii.

D'après ce qui précède, on a pu voir que les caractères de la faune du buntersandstein se retrouvent dans le muschelkalk : parmi les reptiles, les labyrinthodontes (1) sont encore abondants; ils traverseront la période triasique pour aller disparaître dans le lias, qui n'en renferme plus qu'une seule espèce : le Rhynosaurus Jasy-Kovi. Les Enaliosauriens prennent dès lors tout leur développement; ce grand ordre comprend deux familles : les Simosauriens et les Ichthyosauriens. Les derniers sont spéciaux à la période liasique; mais les simosauriens comptent dans le muschelkalk beaucoup de représentants; le Thecodontosaurus, le Paloeosaurus, le Protosaurus, le Rynchosaurus, le Simosaurus. Les ossements de ces grands sauriens se rencontrent en foule dans les carrières situées entre Mont et Rehainviller. Les deux crânes de sauriens qui figurent dans la collection de M. Gaillardot et que j'ai été à même d'examiner proviennent de ces carrières. On les rapporta d'abord au genre Conchiosaurus avant les études de M. H. von Meyer; mais ce géologue, qui eut les pièces entre les mains, y vit des espèces tout à fait nouvelles et les désigna sous le nom de Simosaurus, d'un mot grec qui signifie camus, parce que le bout du museau est très aplati chez ce saurien. Ces belles têtes ont été admirablement préparées par le savant allemand qui est parvenu à découvrir des portions d'os enveloppées dans la pierre, en sorte que l'on peut voir par cet habile travail la partie postérieure du crâne, avec le trou occipital et l'apophyse basilaire; dans l'une des tètes, M. H. von Meyer a mis à nu la voûte palatine. Les deux mâchoires inférieures de la même collection ont été soumises à l'analyse du savant paléontologiste : il les a aussi dégagées de la roche et a reconnu dans la plus grande des mâchoires celle qui tient au crâne et dans la plus petite une autre espèce de son genre Simosaurus. Les crânes et la grande mâchoire ont reçu de lui le nom de S. Gaillardoti; la petite, le nom de S. Mongeotii. Le fragment de maxillaire inférieur du S. Gaillardoti a des dimensions véritablement effrayantes. La largeur est de 0m08 environ entre le bord inférieur et le bord alvéolaire. Qu'on se fasse par là une idée de ce que devait être ce saurien !

Parmi les mollusques, nous citerons comme caractéristiques : Spirifer fragilis, Pecten inoequicostatus, Avicula Bronnii, A. socialis, Mytilus eduliformis, Natica Gaillardoti, Terebratula vulgaris. Ce dernier abonde tellement dans certaines couches du muschelkalk lorrain qu'elles en ont reçu le nom de calcaire à térébratules. Dans le département de la Meurthe, ce calcaire est marneux et varie du bleu au jaune sale; il y forme une nappe en bande continue, d'environ 15 à 16 mètres de puissance, constituée par des fragments de pierres entassées sans ciment apparent, ou réunies par une marne blanche, friable, assez douce au toucher et happant fortement à la langue. Les térébratules vivaient probablement dans des endroits tranquilles et peu profonds; c'est sans doute à cette cause que nous devons de les retrouver en si grande quantité dans certaines couches, au lieu que dans d'autres de même formation ce genre manque presque complètement. Au reste, comment s'étonner de l'agglomération des térébratules, si l'on songe qu'un seul de ces mollusques peut produire en une année, suivant M. Deshayes, de 500 à 600 individus. Dans le muschelkalk, on ne voit plus de productus; ils ont complètement disparu ; mais on y trouve déjà deux espèces d'Ammonites : l'A. nodosus, l'A. semipartitus. Hâtons-nous de dire qu'elles ne présentent pas de ces persillures qui marquent, dans celles des terrains postérieurs, la jonction des cloisons avec l'enveloppe externe. Quoi qu'il en soit, elles sont à cette époque ce que j'ai appelé des types prophétiques, ce que l'on a quelquefois nommé espèces d'avant-garde ; elles précèdent le corps d'armée (on me passera l'expression) qui doit envahir la période suivante. Mais les gryphées, caractéristiques du terrain jurassique inférieur, n'ont aucun représentant dans cet étage. On peut donc dire que le muschelkalk diffère du zechstein en ce que les productus n'existent plus, et du lias en ce que les gryphées et les ammonites persillées n'existent pas encore.

Les couches des carrières de Rehainviller plongent à l'ouest pour s'enfoncer sous les marnes irisées.

On peut diviser le keuper en cinq groupes :

1" Le groupe du gypse et des argiles keupériennes, composé d'argiles rouges alternant avec des lits de gypse;

2" Le groupe du grès vert ou a roseaux (schilfsandstein), grès à grains fins, verdâtres ou rougeâtres;

3° Le groupe des argiles panachées; argiles ordinairement magnésiennes; teintes vives et variées;

4" Le groupe du grès blanc;

5° Le groupe du grès jaune ou de Tubingen.

Les marnes irisées « se composent ordinairement, en Lorraine, d'une marne bigarrée de rouge lie de vin et de gris verdâtre ou bleuâtre, qui se désagrège en fragments à formes conchoïdes, dans lesquelles on ne reconnaît aucune trace de disposition schisteuse. Vers le milieu de l'épaisseur des marnes irisées, on rencontre constamment un système composé de couches d'argile schisteuse noirâtre, de grés à grains fins et terreux, de couleur gris bleuâtre ou d'un rouge amarante, et de dolomie compacte, grisâtre ou jaunâtre, à cassure esquilleuse, quelquefois celluleuse. Les couches de grès et d'argile schisteuse renferment très fréquemment des empreintes végétales et souvent aussi des couches de combustible qui sont l'objet de différents travaux. Les masses de sel gemme reconnues à Vic, à Dieuze et dans plusieurs autres points de la Lorraine, sont situées, pour la plupart, dans la partie inférieure des marnes irisées, c'est-à-dire au-dessous du système des couches de dolomie, de grès et de combustible. On remarque aussi des masses de gypse à cette hauteur, tandis que d'autres, moins constantes, se montrent dans la partie supérieure du système » (Exp. de la carte géol. de la France).

Je ne veux point soulever ici l'importante question de la formation du sel gemme. Est-il dû à l'évaporation des lacs salés et des lagunes des bords de l'Océan, ou bien est-il un produit d'origine volcanique, comme le suppose M. Lyell? Il y aurait témérité de ma part à le décider. Les substances déposées dans les eaux qui étaient le siège de réactions chimiques étaient évidemment impropres à la vie; aussi est-ce dans des grès que se rencontrent généralement les fossiles du keuper. Cette faune n'offre rien de particulier et diffère peu de celle du muschelkalk. Tout ce que l'on pourrait dire, c'est que les types mésozoïques y sont encore plus nombreux : outre les ammonites, le keuper présente aussi quelques espèces de Belemnites. Mais la découverte, sans contredit, la plus importante qui ait été faite dans cet étage, est celle d'un mammifère insectivore, le Microlestes antiquus, dont les dents ont été retrouvées et particulièrement étudiées par M. Plieninger, de Stuttgart. L'apparition des mammifères serait donc antérieure aux schistes de Stonesfîeld; le Microlestes serait là pour annoncer les grands mammifères de la période quaternaire; il serait là, dis-je, comme le trait d'union qui relie les créations anciennes aux nouvelles, comme une transition ménagée par la nature.

Lunéville.
E. Paulin,
Membre correspondant de la Société d'études scientifiques de Nancy.

(1) J'extrais des Mémoires de M. H. von Meyer la note suivante : « C'est plus particulièrement dans les couches sableuses et argileuses du grès bigarré et du keuper, aux deux extrémités du trias, que se trouvent les labyrinthodontes. »  

 

 

 

  


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