Histoire naturelle
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INFLUENCE DE LA LUMIERE (suite)



Documents anciens d'histoire naturelle
tiré de "Feuille des jeunes naturalistes" 1870-1914
attention de nombreuses informations peuvent ne plus être d'actualité
 

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INFLUENCE DE LA LUMIERE (suite)

 

INFLUENCE DE LA LUMIERE SUR LA VEGETATION SON ROLE SUR LES MOUVEMENTS. (Suite.)

Causes des mouvements de la chlorophylle.

Les changements que subissent les grains de chlorophylle sous l'influence de la lumière ont saisi d'étonnement un grand nombre de naturalistes. Certains physiologistes ont prétendu que la propriété de se mouvoir était inhérente à la matière verte ; mais il n'en est pas ainsi, comme l'ont démontré les recherches de quelques savants. L'opinion qui règne maintenant dans la science, c'est que les granules verts ne sont point doués par eux-mêmes de mouvements; ils doivent les diverses positions qu'ils occupent à la lumière et à l'obscurité au protoplasma des cellules dont les molécules en circulation entraînent les grains de substance colorante.

Bohn émit le premier l'idée que la chlorophylle contribue aux courants du plasma, mais c'est surtout à un botaniste allemand, M. Franck, que revient le mérite d'avoir démontré le fait expérimentalement. Il suit de ses recherches récentes que les mouvements de la chlorophylle sont d'autant plus rapides que le protoplasma est plus riche en eau. D'après lui, la lumière diffuse, toutes choses égales d'ailleurs, donne, pour ainsi dire, à la substance protéique des éléments cellulaires le pouvoir d'emmagasiner une quantité plus ou moins grande d'eau, tandis que l'absence de cet agent et l'insolation produisent un effet contraire.

La migration de la chlorophylle à l'état granulaire dépend donc de la variation dans l'imbibition du protoplasma.

I. — Son rôle sur la direction des mouvements des organismes inférieurs.

Les groupes inférieurs du règne végétal, là où l'organisation est la moins complexe et où l'individu n'est représenté que par une cellule, renferment une foule de types et de corpuscules qui jouissent de la propriété de se déplacer. La grande classe des algues abonde en organismes de cette nature. La motilité de ces individus unicellulaires paraît être dévolue le plus souvent à des appendices particuliers qui, formés de substance albuminoïde et d'une ténuité extrême, recouvrent leur surface dans une portion plus ou moins grande de leur étendue. Cependant la présence de tels filaments (cils ou flagellums) n'est point nécessaire à l'exécution dos mouvements. Ainsi, toute une famille d'algues, les diatomées, accomplissent des actes analogues sans être pourvues de ces appendices.

Parmi les organismes doués de mouvement, les uns végètent librement dans le milieu liquide qui leur est propre pendant presque toute la durée de leur existence. Ils naissent d'êtres semblables à eux-mêmes et reproduisent à leur tour des plantes inférieures qui ont avec eux la plus grande ressemblance. Telles sont les diatomées, desmidiées, etc. Les autres organismes sont formés dans des organes spéciaux faisant partie des plantes plus élevées. Dans cette catégorie doivent être rangés les corpuscules fécondateurs nommés anthérozoïdes, et ces cellules ovoïdes qui, prenant naissance sur certaines algues, comme les vaucheriées, s'entourent de cils vibratiles à un certain degré de leur développement, se séparent ensuite de la plante mère pour devenir libres et se mouvoir dans l'eau jusqu'au moment où, venant se fixer sur des corps étrangers, ils perdent leurs filaments locomoteurs et produisent une algue semblable à celle dont ils sont issus. Ce sont des spores animées ou motiles, en un mot des zoospores.

Plusieurs botanistes ont recherché quel peut être le rôle joué par la lumière sur le mouvement de ces organismes simples; mais malgré le nombre assez grand d'observations poursuivies dans ce sens, celle étude n'est point encore complète. Tout d'abord il faut dire que les recherches qui ont été faites jusqu'à ce jour n'ont porté que sur des organismes colorés, et l'on va comprendre pour quel motif on n'a point encore étudié l'action des rayons lumineux sur le déplacement des êtres transparents. Il est facile de concevoir que l'on ne peut, sans tomber dans de graves erreurs, faire de telles observations au microscope, dont le champ peu étendu ne permet point d'examiner la totalité d'organismes vivant dans une faible quantité d'eau ; de plus, cet instrument rend impossible l'éclairage d'une seule partie de la goutte du liquide déposée sur le porte-objet. On est donc obligé d'avoir recours à une autre méthode. Le procédé le plus simple qui ait été jusqu'alors employé consiste à observer à l'oeil nu la place qu'occupe dans un milieu liquide une masse assez considérable de ces êtres microscopiques; mais comme il faut que cet ensemble de corps organisés tranche par sa coloration avec le milieu où ils vivent, on est dans la nécessité de prendre des organismes colorés.

A. Mouvements des zoospores et des anthérozoïdes.

Noegeli constata le premier le fait singulier que les zoospores se dirigent vers la lumière. C'est en en examinant les mouvements de corpuscules de cette nature végétant dans une soucoupe pleine d'eau, placée près d'une fenêtre, que ce physiologiste découvrit l'action des rayons lumineux sur la locomotion de ces êtres. Il vit en effet, les zoospores se porter en peu de temps vers le bord le plus éclairé du vase.

Noegeli ne se contentant point de cette observation, eut recours à l'expérience. Un tube de verre enveloppé de papier noir dans une assez grande étendue de sa portion supérieure fut rempli d'eau verdie au moyen de spores de Tetraspora. Au bout d'une heure seulement, tous les zoospores placés dans la région obscure correspondant à la longueur du tube entourée de papier, s'étaient dirigés vers le fond de ce petit appareil, qui était alors coloré d'un beau vert, tandis que sa partie supérieure était devenue incolore.

Celle découverte de Noegeli fut suivie de quelques autres. — M. Thuret reconnut qu'un grand nombre de zoospores verts de conferves et de zoospores olivâtres de phéosporées sont attirés vers la lumière ; il vit cependant quelques- uns de ces corpuscules se porter vers les parties les moins éclairées du vase qui les contenait, et même, d'après lui, les zoospores de Vaucheria, de Codium tomentosum et d'Ectocarpus firmus ne recherchent ni ne fuient cet agent. Outre ces recherches sur les zoospores, M. Thuret en fit d'autres sur les anlhérozoïdes orangés de fucacées. Il suit des études de ce botaniste que les organes fécondateurs de ces algues se comportent vis-à-vis de la lumière comme les autres organismes.

Ajoutons à ces résultats les curieuses observations de M. Cohn sur les zoospores doués d'un mouvement rotatoire. D'après ce naturaliste, les zoospores tournent sur eux-mêmes pendant l'obscurité aussi bien de droite à gauche que de gauche à droite, tandis qu'à la lumière «ils adoptent un sens déterminé qui est opposé à la course des aiguilles d'une montre, et le même que celui de la rotation de la terre, lorsqu'on regarde le pôle nord comme étant placé en haut.»

Ces faits suffisent déjà pour montrer le rôle puissant que jouent les rayons lumineux sur la direction des mouvements des organismes unicellulaires produits par les algues assez complexes.

B. Mouvements des algues inférieures.

MM. Cohn et Cienkowski ont les premiers étudié l'influence exercée par les rayons lumineux sur les mouvements des algues inférieures. Le premier de ces savants reconnut que le Volvox globator recherche tantôt la lumière, tantôt l'obscurité, et M. Cienkowski fut témoin des mêmes tendances en observant les déplacements de Protonocus fluviatilis.

Cette manière différente dont se comportent les mêmes organismes vis-à-vis de la lumière attira l'attention de ces botanistes. Les études approfondies qu'ils firent sur les mouvements de ces végétaux unicellulaires les conduisirent à admettre que les directions opposées que prennent ces organismes résultent de l'état plus ou moins parfait de leur développement. Ainsi, d'après Cohn, le volvox est attiré vers la lumière au premier âge, tandis qu'il fuit cet agent lorsqu'il est sur le point de passer à l'état immobile. D'après Cienkowski, les jeunes Protonocus recherchent au contraire l'obscurité et ne se dirigent sur les parties les plus éclairées du vase qui les contient qu'au moment où ils rentrent dans l'état de repos.

En 1868, un savant russe, M. Famintzine, a repris l'étude des algues inférieures de couleur verte. Il est venu éclairer d'un jour nouveau cette question intéressante, en signalant des faits encore inconnus. C'est lui, en effet, qui démontra que la lumière directe du soleil et la lumière diffuse exercent une action tout opposée sur les végétaux les moins élevés. Ses expériences ont porté sur deux espèces d'algues auxquelles on a donné le nom d'Euglena et de Chlamydomonas. De l'eau de mare où végétait un nombre assez considérable de ces êtres fut versée dans deux soucoupes recouvertes chacune dans les 3/4 d'une planchette de bois, de manière qu'un quart seulement fût soumis à l'éclairage. Une de ces soucoupes fut placée à l'ombre, l'autre fut exposée aux rayons directs du soleil. Ces deux vases furent laissés dans celle position pendant quelque temps. Des changements s'opérèrent bientôt dans les deux soucoupes, mais ils ne s'effectuèrent pas de la même manière. Dans la première, les organismes formaient une seule bande verte le long de la paroi la plus rapprochée de la fenêtre; dans la seconde, au contraire, celle ligne marginale n'existait point, mais était remplacée par une autre bande étendue transversalement sur toute la longueur de la ligne d'ombre projetée par la planchette. C'est en comparant les positions différentes occupées par ces organismes dans les deux soucoupes que M Famintzine a été porté à conclure que les Euglena et les Chlamydomonas recherchent la lumière diffuse ou de moyenne intensité et fuient la lumière directe. Si l'on observe, en effet, avec attention la formation de celte surface verte, on constatera qu'elle est produite d'une part par les végétaux qui, tout d'abord placés dans la portion obscure de la soucoupe, se sont portés sur le jour jusque prés du bord de la planchette, où, frappés par les rayons solaires, ils se sont arrêtés comme si un obstacle les empêchait de s'avancer plus loin; d'autre part, par les individus qui, situés à la partie éclairée du vase, ont fui la lumière trop énergique du soleil pour se diriger vers la lumière diffuse représentée par l'ombre projetée par la planchette.

Une autre expérience due au savant russe rend bien compte de la répulsion exercée sur l'Euglena par les rayons solaires.

Vient-on, à l'exemple de M. Famintzine, à recouvrir la partie éclairée de la seconde soucoupe d'une feuille de papier, dés que la bande verte signalée plus haut est complètement formée, on ne tardera pas à remarquer des déplacements de la part de ces algues qui n'eussent alors constitué une ligne marginale, comme dans le cas où la soucoupe est mise à l'ombre.

Telles sont les découvertes dont s'est enrichie la science dans ces dernières années.

Je devrais m'arrêter à ce rapide exposé des recherches entreprises par M. Famintzine sur les Euglena; mais je ne puis cependant terminer ce travail sans vous entretenir un instant, cher lecteur, sur les curieux mouvements de l'Oscillatoria, de cette algue qui, se rencontrant assez fréquemment dans les ruisseaux, végète à son premier état de développement au fond de l'eau et demeure attachée aux pierres par son centre, d'où rayonnent des filaments verts. Que l'on vienne à troubler la disposition de ces fils, on les verra osciller lentement pour reprendre leur position primitive.

M. Famintzine, étonné de ces mouvements, eut l'idée d'en rechercher la cause dans la lumière. Ce savant reconnut, contrairement à l'opinion de M. Cohn, que la lumière agit sur ces algues avec moins d'énergie, il est vrai, que sur les Euglena et les Chlamydomonas.

Voici les conclusions de ses expériences :

1° Le mouvement des fils de l'Oscillatoria a pour cause principale la lumière.

2° Dans l'obscurité ce mouvement se manifeste aussi, mais avec une extrême lenteur.

3° Les fils de l'Oscillatoria recherchent seulement la lumière de moyenne intensité ou diffuse : ils évitent les rayons du soleil autant que l'obscurité. Il résulte de toutes ces recherches que les rayons lumineux influent sur la direction des mouvements des organismes inférieurs. La lumière diffuse agit par attraction sur ces êtres simples, tandis que les rayons solaires directs, comme l'obscurité, exercent sur ces mêmes êtres une sorte de répulsion.

Ad. Lemaire,

Membre de la Société d'éludés scientifiques de Nancy.

(A suivre)

 

 

 

  


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