Voici un second recueil de
fables que je présente au public. J'ai jugé à propos de donner à la
plupart de celles-ci un air et un tour un peu différent de celui que j'ai
donné aux premières, tant à cause de la différence des sujets, que pour
remplir de plus de variété mon ouvrage. Les traits familiers que j'ai
semés avec assez d'abondance dans les deux autres parties convenaient bien
mieux aux inventions d'Ésope qu'à ces dernières, où j'en use plus
sobrement pour ne pas tomber en des répétitions; car le nombre de ces
traits n'est pas infini.
Il a donc fallu que j'aie cherché d'autres enrichissements, et étendu
davantage les circonstances de ces récits, qui d'ailleurs me semblaient le
demander de la sorte: pour peu que le lecteur y prenne garde, il le
reconnaîtra lui-même; ainsi je ne tiens pas qu'i! soit nécessaire d'en
étaler ici les raisons, non plus que de dire où j'ai puisé ces derniers
sujets. Seulement je dirai, par reconnaissance, que j'en dois la plus
grande partie à Pilpay, sage Indien. Son livre a été traduit en toutes les
langues.
Les gens du pays le croient fort ancien, et original à l'égard d'Ésope, si
ce n'est Ésope lui-même sous le nom du sage Locman. Quelques autres m'ont
fourni des sujets assez heureux. Enfin j'ai tâché de mettre en ces deux
dernières parties toute la diversité dont j'étais capable.
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