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Les Moyens Pays de Provence-Alpes-Côte d'Azur
Quels aménagements pour des espaces en déprise ?

 

Pour limiter les processus d'érosion, des travaux considérables de génie forestier ont été lancés au siècle dernier (reboisements, mise en place de gabions, etc.). Cette expérience constitue un précédent historique dont beaucoup de pays se sont inspirés.

Aménagement du torrent du Labouret
(Alpes-de-Haute-Provence) : hier et aujourd'hui
Clichés CDDP de Digne-les-Bains

• Tous les travaux réalisés dans les Alpes du Sud sont liés à la promulgation de trois lois :
— La loi du 28 juillet 1860 porte sur le reboisement des montagnes.
— La loi du 4 avril 1882 sur la restauration et la conservation des terrains en montagne se veut une véritable charte de la gestion des terres d'altitude.
— C'est la loi du 16 août 1913 qui étend l'utilité publique aux terrains dont la restauration et le reboisement sont nécessaires pour régulariser les cours d'eau, limiter la torrentialité et lutter contre l'érosion des sols et, en aval, l'inondation.

• L'analyse des archives de la Restauration des Terrains en Montagne des Alpes-Maritimes portant sur le Var moyen et la commune de Villars-sur-Var est impressionnante : non seulement de nombreux travaux ont été réalisés : reboisements en Pin noir d'Autriche, gabions, fascinages, clayonnages, barrages, engazonnement avec Calamagrostis argentea, ouverture et entretien de chemins mais en plus, l'État a procédé à l'acquisition de parcelles. Les quatre mains courantes ont été remarquablement tenues à jour par les forestiers ;
ces tableaux de bord constituent le «sommier de la forêt».

La maîtrise du torrent de la Combe qui dévalait le plateau de Valensole en direction des Mées, village célèbre par ses pénitents, est à mettre au tableau des réalisations de la R.T.M. Après de graves inondations survenues en 1719, il fut décidé de dévier le torrent par une digue et d'obliger les eaux à emprunter un tunnel creusé dans les formations de Valensole. En 1875, le torrent de la Combe dévaste à nouveau la ville et la campagne environnante. En 1876, la Municipalité demande la construction d'une digue en amont, plus haute et plus robuste et la création d'un terrain périmètre ; la commune vend 147 ha à l'État et le reboisement commencera avec un objectif : la suppression du torrent de la Combe, opération réussie, la forêt jouant le rôle d'épongé végétale.

• Ces travaux ont permis de contenir les processus d'érosion de terrains pentus et marneux en amont et, en aval, de limiter les risques d'inondation et d'arrivée de laves torrentielles. Le bilan de tous ces travaux est peut-être à relire au moment où la législation récente prévoit la mise en place de plan de prévention des risques prévisibles.

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