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La notion d'environnement est-elle une préoccupation identique dans
tous les pays ?
Non, cette préoccupation dépend des modes démocratiques ou
non de participation des citoyens aux décisions d’aménagement, de la nature de
la relation pollueurs-pollués, et du niveau économique et culturel du pollueur.
La notion d’environnement et de pollution apparaît à partir du moment où une
dégradation importante est constatée à grande échelle (région, pays). Il s’agit
le plus souvent d’une dégradation visible (trouble des eaux d’une rivière,
fumées, dépérissement d’une forêt). Les nuisances invisibles, d’ordre sanitaire
(toxicité de l’eau de boisson ou de l’air) ne sont souvent constatées que bien
après l’apparition de leurs causes, le plus souvent d’origine industrielle ou
agricole ou liée au transport.
Seule, une réglementation à l’échelle d’un Etat ou d’une communauté d’Etats et
des politiques contractuelles par branches d’activité peuvent contraindre les
pollueurs à limiter les effluents nocifs et à prendre des mesures de protection.
Ces réglementations sont souvent mises en place avec un retard de l'ordre de
plusieurs années, voire de plusieurs décennies, par rapport au moment où elles
auraient déjà dû produire des effets.
Face à cet état de fait, plusieurs situations sont observées. 1. Le pays pollueur n’est pas pollué par la nuisance qu’il crée, mais
pollue les pays voisins (cas d’un fleuve international). Pour des raisons
économiques et politiques, il reconnaîtra difficilement et lentement son état de
pollueur et aggravera ainsi la pollution. 2. Le pays pollueur pollue son propre territoire ainsi que celui de ses
voisins. La reconnaissance de ses erreurs sera plus rapide et des mesures
protectrices seront prises sous la pression internationale et parfois avec son
aide financière (cas de la pollution radioactive par le réacteur de
Tchernobyl
en Ukraine). 3. Le pays pollueur pollue seulement son propre territoire. La nuisance
sera occultée d’autant plus longtemps que le coût des mesures préventives sera
élevé et que les dispositifs de dépollution, à un coût économique acceptable, ne
sont pas suffisamment répandus et contrôlés.
Les pays en voie de développement ne peuvent souvent pas prendre de telles
mesures car ils ne possèdent pas les moyens financiers nécessaires. Lorsqu’il
s’agit d’une production industrielle destinée à l’exportation, les contraintes
de la concurrence internationale peuvent retarder la prise de mesures
préventives, mais aussi concourir à des améliorations de procédés de fabrication
et de produits pour gagner sur la concurrence.
Ceci explique pourquoi l’utilisation de certains produits est interdite dans
certains pays et autorisée dans d’autres.
L’existence de très vastes étendues océaniques, dites "internationales", sans
aucun contrôle effectif, contribue à aggraver la pollution des océans par les
rejets d’hydrocarbures (trois à quatre millions de tonnes par an) ou bien encore
leur surexploitation par la pêche industrielle.
Au niveau économique également, certains pays, dans lesquels l’opinion publique
est particulièrement sensibilisée à la protection de son environnement, prennent
des décisions plus rapides.