
Jardinage
Jeunes feuilles de vigne
VIGNE. — (Vitis vinifera). — Noms provençaux : Majoulièro,
vigno ; le fruit : rasin.
La vigne sauvage croît spontanément dans toutes
les régions tempérées ne dépassant pas, en Europe,
45° de latitude.
Le fruit ou raisin, donne au pressage et fermentation la boisson très répandue, le vin.
La vigne demande une bonne terre légère, sèche et
chaude, un sol défoncé et un sous-sol perméable,
ainsi qu'une bonne exposition à l'abri des vents froids.
Elle se reproduit par graines, boutures, greffe et marcotte, et le semis n'est guère employé. On la multiplie
le plus ordinairement par une bouture qui se fait avec
un sarment de 40 cent., de l'année, que l'on détache
du cep et que l'on plante en lignes en automne, ou
de décembre en avril, à 30 cent. de profondeur en laissant deux yeux hors de terre. On obtient ainsi le franc
ou français qui a le grand inconvénient de ne pas
résister au phylloxéra. Mais on est parvenu à cultiver,
de façon très rémunératrice, le plan dit américain ou
issu d'américain (de par son origine) et dont les
racines très résistantes empêchent le ravage du terrible insecte. Les treilles à longue durée doivent toujours être établies sur ces derniers plants, car on
s'exposerait à voir disparaître les souches d'une
année à l'autre par suite des piqûres du phylloxéra
même dans les jardins à terre riches. La multiplication par marcotte se fait avec un sarment que Ion
couche sans le détacher du pied et que l'on recouvre à son milieu, en ayant soin
de tailler l'extrémité à
deux yeux hors de terre. On le détache de la tige mère
au printemps ou en automne lorsque la racine s'est
développée. Le plant français obtenu ainsi ou par
bouture ne résiste pas au phylloxéra. On multiplie
surtout la vigne par le greffage : greffe en écusson,
greffe anglaise ; cette dernière la plus employée se
pratique sur des plants enracinés ou sur des boutures
sans racine, en place ou sur table et se fait en février-mars. (Voir
Greffe). On trouve
même actuellement dans le commerce des plants
greffés qui abrègent le travail et évitent de gros
ennuis au petit jardinier pour lequel la greffe paraît
être trop difficile. Après avoir adopté le plant suivant
la nature du terrain, après défoncement et préparation du sol, on ouvre des trous à 30 cent. au carre
et l'on y place le plant greffé en l'obliquant de sorte
que le niveau de la greffe soit au niveau du sol, on
taille à deux yeux si le plant est fort on le met entier et on le butte pour empêcher le dessèchement
par le soleil. En été, veiller à ce qu'il ne pousse pas de
racine au greffon et éliminer les poussées du porte-greffe. Les plantations se font à
O m. 75 pour les
palmettes, 1 m. 60 à 2 m. pour les cordeaux horizontaux, à 1 m. pour les Thoméry.

Jardinage
Vigne
Lorsque l'on plante la vigne en lignes sur une assez
grande étendue, il faut au moins avoir la précaution
que l'intervalle entre les lignes soit de 3 mètres de
distance pour qu'à l'époque du labourage qui a lieu
de décembre en février, la charrue puisse facilement
passer entre les lignes sans déranger les plants.
La taille de la vigne se fait de novembre en mars
à deux yeux francs appelés bourres et laissant l'œil
du talon appelé bourrillon, à condition que celui-ci ne
paraisse pas apte à se développer ; dans ce cas écourter
à deux yeux seuls. Quoique la vigne exige une taille
très courte, il faut bien s'assurer que les yeux sont
fertiles et, en cas de doute, nous conseillons plutôt
de laisser 3 ou 4 yeux francs pour les pincer ensuite
à l'ouverture. On choisit également l'époque de la
taille pour nettoyer le bois du sujet et visiter minutieusement les cavités de l'écorce, afin de détruire tons
les parasites et les insectes qui peuvent venir nicher.
Pour le nettoyage du bois seul, on badigeonne avec
une dissolution de 15 k. de sulfate de fer pour 100
litres d'eau. Un badigeonnage en février ou en mars, sur les ceps de vigne, et
composé de 40 % de sulfate
de fer est souvent nécessaire. Pour les engrais, voir
Engrais.
Les époques favorables pour le traitement des nombreuses maladies de la vigne sont les mois d'avril mai, juin et
dès le bourgeonnement.
A l'époque de début de la végétation et lorsque les
bourgeons ont 5 à 6 cent., il faut supprimer ceux qui
sont superflus, qui ne sont pas destinés à former coursonnes l'année suivante, les pousses et les bourgeons
adventifs sur lesquels on ne comptait pas, les bourgeons compris entre celui affecté au remplacement et
celui qui doit produire, et enfin le bourgeon d'en haut s'il ne porte pas de grappe. On peut aussi, dans le
courant de l'été, faire le pincement des vrilles et
l'incision pour hâter la maturité et éclaircir les
grappes pour n'en conserver que deux par coursonnes.
La vigne demande assez de soins et dès décembre
on commencera le labour en enfouissant une fumure
tous les deux ans : potasse, scories et gadoues, pas
trop d'azote et de nitrate pour maintenir une bonne
conservation aux raisins. Binages et sarclages, pas de
mauvaises herbes. Dans notre climat, la vigne peut
se cultiver dans toutes les formes : contre un mur,
en espalier, en cordon vertical ou horizontal, à la
Thoméry, en treille ou en contre-espalier.
On, préserve les grappes de raisin contre les guêpes
et les mouches en les enveloppant avec des sacs en
fil de lin ou en papier satiné.
Les raisins destinés à être conservés sont cueillis
bien mûrs, par un temps sec. Les grappes sont suspendues dans un endroit sec, à des traverses ou à des
cercles de tonneau suffisamment espacés les uns des
autres pour que l'air puisse circuler. Pour les conserver, on emploie aussi un autre moyen : on cueille les
grappes de raisin chacune avec un rameau et on fait
tremper ce rameau dans un flacon rempli d'eau, en
ayant la précaution de renouveler l'eau tous les sept
à huit jouis. Chaque rameau trempé de cette manière
conserve le raisin frais pendant 5 à 6 mois. Par sa culture perfectionnée depuis des siècles, on a obtenu de
la vigne cultivée de nombreuses variétés produisant
des raisins de table et de luxe qui sont universellement appréciés tels que les
chasselas et les muscats.

Jardinage
Grappe de raisin
Chasselas. — Parmi les chasselas, citons : Chasselas de St-Bernard. —
Chasselas rose royal. — Chasselas Besson. — Chasselas de
Fontainebleau. — Chasselas des Bouches-du-Rhone. — Chasselas
Cioutat, etc. — Muscats. — Parmi les muscats citons :
Muscat Albardens. —
Muscat blanc. —
Muscat d'Alexandrie. —
Muscat
de Hambourg. —
Muscat de St-Laurent. —
Muscat de Frontignan —
Muscat de Smyrne. —
Muscat de Limoux. —
Muscat panse
de Provence. —
Muscat gros noir hâtif. —
Muscat panse de Malaga ainsi que les variétés appelées : clairette, olivette,
malvoisie, etc. — A cuver. — Parmi les variétés de cuve
citons : Aramon, Carignan, Grenache, Grand noir, Cinsault, Couderc, Mourvèdre, Alicante-Bouchet,
Riparia de
Montpellier, Rupestris-Monticola ; ces derniers sont
porte-greffes. Comme variétés recommandables a production directe, sans greffage, citons : le Couderc et le
Seibel.