Greffe en écusson. — Cette greffe est une des plus usitées, elle convient à
tous les arbres dont l'écorce est épaisse et facile à détacher. Si on la
pratique au printemps, elle est dite à œil poussant ; si c'est au mois d'août ou
en automne, elle se nomme à œil dormant. L'écusson qui doit son nom à la forme
d'un écu, consiste en une plaque d'écorce garnie, vers son milieu, d'un œil bien
constitué, muni de la portion du pétiole conservé et à laquelle adhère en
dessous une couche très mince d'aubier. Cette plaque d'écorce s'obtient
aisément en faisant, au-dessus de l'œil choisi sur l'anneau qui doit servir de
greffe, une incision à l'aide de la lame du greffoir, que l'on glisse entre
l'écorce et l'aubier. On fait en même temps, sur l'écorce du sujet, une incision
transversale, puis au-dessous une seconde incision longitudinale, ce qui forme
un T. On glisse sous les lèvres de ces incisions la spatule du greffoir, afin de
soulever l'écorce du sujet, puis on introduit l'écusson entre les lèvres, en le
faisant glisser entre l'écorce, et le bois ; on rabat ensuite sur l'écusson les
deux lèvres, en appuyant de chaque côté ; on ligature ensuite avec une lisière
en laine ou un brin de sparterie battue appelé auffe, ou avec du raffia.
Au. bout de 10 à 15 jours, ou doit se rendre compte si la greffe a réussi et,
dans ce cas, on desserre un peu la ligature, pour ne pas gêner la circulation de
la sève. Lorsque la greffe est devenue plus forte, on coupe la tête ou le
chicot du sujet greffé.
Pour bien réussir cette greffe, il faut que la sève soit en pleine circulation.
On reconnaît la réussite de cette greffe lorsque le pétiole laissé adhérent à
l'œil, se détache facilement. ; si, au contraire, il sèche sans se détacher,
c'est un indice que la greffe n'a pas réussi.