
Jardinage
Champignon de Paris
Champignon cultivé
CHAMPIGNON CULTIVÉ. — (Agaricus esculentus). — Famille des Cryptogames. Noms
provençaux : Berigoulo, pignen. Indigène.
Malgré le nombre considérable de variétés que cette
famille comprend, il n'y en a que quelques-unes qui
peuvent se manger sans aucun danger d'empoisonnement.
Les champignons poussent naturellement et ne
peuvent guère se cultiver, en dehors du champignon
blanc comestible que l'on fait naître artificiellement sur couche. Les semences appelées
sporule ou blanc sont d'une ténuité microscopique ; elles se
trouvent sur le fumier provenant des couches où l'on a déjà
cultivé le champignon, et que l'on démonte avant la production. On la trouve
aussi dans le commerce.
Culture en cave ou en serre. — Pour faire une meule de champignons,
soit dans une cave obscure, soit dans le compartiment d'une serre à forcer, on
commence d'abord par se procurer une certaine quantité de fumier de cheval, que
l'on dispose à l'abri de la pluie et du soleil, en tas, pendant un mois, en
ayant
soin de le retourner tous les dix jours, puis on l'arrose
lorsque le temps est sec. Le fumier de chevaux de
traits est à préférer à cause de la forte alimentation
en avoine. Il doit être riche en crottin et en urine.
Ne pas employer le fumier de ferme (chevaux et vaches), trop froid.
La fermentation faite, on ramène le tas, en l'arrangeant cette fois en petites épaisseurs, bien tassées en
ayant la précaution de mettre le fumier non fermenté à
l'intérieur, et d'enlever les pailles longues ou autres
objets étrangers au fumier.
Dix jours après, lorsque le fumier est devenu volumineux et onctueux au toucher, il est prêt pour former les meules. On répand alors le fumier à la fourche
et on le porte dans une cave obscure ou dans un endroit que l'on aura choisi à l'abri du plein air et de
la clarté, suffisamment aéré et bien placé pour former la couche à champignons, laquelle doit avoir
50 cent. de hauteur.
On met le fumier par lits, en ayant soin de bien
tasser et d'égaliser en diminuant de largeur à mesure
que la hauteur s'élève, de manière à former un dos
d'âne de 10 cent. de largeur au sommet, ou en ados
contre un mur.
Une dizaine de jours après, la couche de fumier
s'étant légèrement échauffée, on fait à la main des
trous de 5 cent. de profondeur à 30 cent. de distance
les uns des autres, et on met dans chaque trou une
poignée de blanc de champignons que l'on recouvre
avec le fumier de la meule.
La température doit se maintenir de 20 à 25° centigrades. Si elle monte au-dessus de 30°, pratiquer
des trous de sonde avec un bâton dans les meules,
avant le lardage.
Quelques jours après, on fait un mélange de deux
tiers de craie en poudre avec un tiers de sable fin que
l'on répand légèrement sur la meule.
Lorsque l'on aperçoit quelques filaments blanchâtres, c'est un indice que le blanc a pris. Dans le
cas contraire, on remet du blanc dans les ouvertures
que l'on fait à côté des trous précédents.
Le blanc ayant réussi, on parsèmera toute l'étendue
de la meule de 2 cent. environ de terre légère, — c'est
le gobetage — etl'on aura soin d'arroser très légèrement avec l'arrosoir à pomme quand la meule deviendra
sèche.
Quarante jours environ après, la production commencera.
La culture en cave a lieu de novembre jusqu'en avril.
Un kilo de blanc de champignon peut suffire pour
5 à 6 mètres carrés. La faculté germinative du blanc
de champignon ou Mycélium se conservant peu, il
faut essentiellement se procurer des semences nouvelles et vigoureuses.
Culture à l'air libre. — En été, on établit au nord une meule à l'abri de la pluie et du soleil ; ou étend
dessus une couche de paille appelée chemise, puis on
procède comme pour la culture sur couches en cave.
On peut faire des meules de 70 cent. de large à la
base et une hauteur égale. Production en automne.
Pour les champignons qui croissent naturellement
dans les bois ou dans certains terrains, il est prudent de s'en tenir à ceux que l'on connaît parfaitement.