Histoire naturelle Recherches sur le terrain de trias
Documents anciens d'histoire naturelle |
|
RECHERCHES SUR LE TERRAIN DE TRIAS. Le trias, qu'on appelle aussi nouveau grès rouge supérieur, est compris entre le terrain jurassique et le terrain permien ; d'après M. Cordier, il constitue avec cette dernière formation la période salino-magnésienne. Mais, suivant la qualification de M. Lyell, qui est aujourd'hui la plus généralement suivie, le terrain permien est rapporté à la période paléozoïque ou primaire, et le trias à la période mésozoïque ou secondaire. En effet, avant la formation du trias, alors qu'il était sur le point de se déposer, les terres émergées qui devaient un jour constituer la France furent pour la plupart envahies par les eaux ; et si l'on considère les mouvements de l'écorce terrestre pour établir la place que ce terrain doit occuper dans la série géologique, on ne manquera pas de le rapporter à une période nouvelle. Mais, dans le reste de l'Europe, cette irruption avait eu lieu bien antérieurement, c'est-à-dire vers la fin de la période houillère. Donc, au point de vue de l'Europe en général et non plus de la France en particulier, le trias continue la période paléozoïque avec le terrain permien. D'un autre côté, les principaux caractères de la flore et de la faune semblent plutôt rattacher le trias à la période mésozoïque : M. P. R., de Strasbourg, dans son aperçu sur la végétation du monde primitif (1), a déjà fait voir que le trias est le commencement du règne des gymnospermes, j'essayerai de démontrer dans la suite de ce travail qu'il est en même temps celui des reptiles. La plupart des géologues se sont fondés sur ces caractères paléontologiques, et ont rangé le trias parmi les terrains mésozoïques, en reconnaissant toutefois qu'il est avant tout un terrain de transition. Considéré en lui-même, le trias renferme trois étages caractérisés par leur nature minéralogique et leurs fossiles : les grés bigarrés ou bunter des Allemands, le muschelkalk et les marnes irisées ou keuper. La disposition stratigraphique de ces trois étages est constamment la même, dans quelque localité qu'on les observe; mais l'un des trois termes manque complètement dans certaines contrées, en Angleterre par exemple, où le muschelkalk n'existe pas. M. d'Orbigny distingue dans la période triasique deux sous périodes : la sous période conchylienne, comprenant, les grés bigarrés et le muschelkalk, et la sous période saliférienne, qui correspond aux marnes irisées. Mais nous suivrons de préférence la division en trois étages; c'est ainsi du reste que d'Alberti a partagé le trias dans son Essai sur une mononographie du buntersandstein, du muschelkalk et du keuper, publié en 1834.
Lunéville. E. Paulin.
(1) Voir le numéro du 1er août 1871. |
|