Histoire naturelle Conservation des chenilles et des limaces
Documents anciens d'histoire naturelle |
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CONSERVATION DES CHENILLES ET DES LIMACES. Plusieurs de nos correspondants ont bien voulu nous faire part déjà des moyens qu'ils considéraient comme les plus pratiques pour conserver les limaces et les mollusques en général. On nous communique, à ce sujet, de Villefranche une note qui ne manquera pas, sans doute, d'intéresser ceux qui se livrent à des recherches et à des expériences dans celte voie. Ce procédé est, depuis bon nombre d'années, mis en pratique avec succès par M. le docteur Missol, qui a réuni une belle collection de chenilles de lépidoptères. Ce naturaliste pratique à l'anus des chenilles une petite incision, puis, par une compression ménagée, il vide complètement l'animal et injecte ensuite de la cire dans sa dépouille. Si cette cire est fondue avec précaution et qu'on ne la porte qu'à quelques degrés seulement au-dessus de son point de fusion, le corps de la chenille se remplit régulièrement et la coloration des téguments n'est point altérée. La cire injectée passe successivement de l'état liquide à l'état solide; l'opérateur saisit le moment où elle est malléable pour façonner l'animal et lui faire prendre l'attitude qu'il devra conserver dans la collection. M. le docteur Missol excelle à donner ainsi à ses chenilles l'apparence de la vie. Lorsque la dépouille est mince et qu'elle emprunte sa couleur par transparence aux tissus sous-jacents, on peut colorer la cire artificiellement, et après quelques tâtonnements, arriver a reproduire la coloration désirée. En suspendant par l'agitation dans la cire fondue un peu d'acide arsénieux, on assure la conservation indéfinie de ces préparations. Ce procédé, applicable aux chenilles nues ou velues de toutes les tailles, réussit également bien avec les limaces. M. Darras possède dans sa collection de mollusques la limace rouge (Arion empiricorum) et la limace noire des jardins (Limax cinereo-niger) ainsi préparées, et dont la conservation, depuis quatre ans, est parfaite. Nous engageons les malacologistes et les entomologistes à répéter eux-mêmes ces expériences, afin de s'assurer des services que pourrait rendre cette méthode à laquelle on ne peut reprocher qu'une chose : c'est d'être plutôt artistique que scientifique. Peut-être le procédé donnerait-il aussi de bons résultats pour la préparation des larves des coléoptères et des autres ordres d'insectes. La Rédaction. |
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