Histoire naturelle
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Les Rapaces nocturnes



Documents anciens d'histoire naturelle
tiré de "Feuille des jeunes naturalistes" 1870-1914
attention de nombreuses informations peuvent ne plus être d'actualité
 

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LES RAPACES NOCTURNES.

Les rapaces nocturnes, appelés chouettes, sont, ainsi que leur nom l'indique, les oiseaux de proie qui chassent la nuit. Ils forment une famille appelée les Strigidées.

Le cri lugubre que ces oiseaux font entendre la nuit, joint au voisinage des cimetières et des églises, dont quelques-uns habitent quelquefois les tours, inspire généralement un sentiment de frayeur aux esprits faibles et superstitieux. Pour eux, l'idée de cimetière, de tombeaux, de morts, s'associe toujours à la présence de cet oiseau, et si par hasard il voltige autour de quelque maison où se trouve un malade, le vulgaire, toujours crédule, ne manque pas de tirer de cette circonstance le plus funeste présage. C'est donc à nous, qui avons étudié de près les moeurs de cet animal, d'essayer de détruire ce préjugé malheureusement trop répandu, surtout dans nos campagnes ; non, la chouette n'est pas faite, comme le prétendent certaines gens, pour venir annoncer de sinistres nouvelles.

Si l'on peut invoquer ici le témoignage des anciens, on voit que ce préjugé existait chez les Romains; les Grecs, au contraire, avaient cet oiseau en estime et en vénération; ils en avaient fait le symbole de la sagesse et l'attribuaient spécialement à Minerve.

Ces considérations générales posées, je vais essayer de dépeindre les sujets qui composent la famille des Strigidées.

Les oiseaux de cette famille se reconnaissent facilement aux caractères suivants : tête grosse, plate, munie de deux aigrettes dans certaines espèces, lisse dans quelques autres; les yeux fort grands et dirigés en avant, sont entourés d'un cercle de plumes effilées formant un disque, et sont remarquables surtout par la grandeur de la pupille; leur bec, court et très crochu, n'a pas de membrane à sa base; leurs pieds, courts et robustes, se terminent par des doigts libres, armés d'ongles crochus et très acérés que l'on nomme serres; leur plumage, doux et comme soyeux, est irrégulièrement parsemé de taches, de stries et de lignes.

Destinés à arrêter la trop grande multiplication des mammifères rongeurs et fouisseurs qui ne sortent de leurs retraites qu'après le coucher du soleil, les rapaces nocturnes semblent avoir été doués de toutes les facultés qui pouvaient favoriser cette chasse nocturne.

Le sens de l'ouïe est chez eux d'une finesse extrême, et il paraît, dit Buffon, qu'ils ont ce sens supérieur à celui de tous les autres animaux. Ils peuvent fermer et ouvrir à volonté la conque auditive de leurs oreilles, proportionnellement très grandes et dont le pavillon est remplacé par des plumes très mobiles, ce qui ne se trouve chez aucun autre animal.

Le développement singulier de la pupille chez les Strigidées fait que ces oiseaux paraissent, selon l'expression de Buffon, être éblouis par la clarté du jour et entièrement aveuglés par les rayons du soleil : aussi la plupart restent-ils tapis pendant le jour dans des trous de vieilles masures, des creux d'arbres ou des fourrés épais. Quelques rares espèces peuvent cependant supporter l'éclat du jour, mais ce n'est généralement qu'au crépuscule et au clair de lune qu'on les voit prendre leur vol et rechercher leur proie.

Les rapaces nocturnes ne font aucun bruit en volant, ce qui leur permet de saisir leur proie au moment où celle-ci s'y attend le moins, et à l'heure où le moindre bruit donnerait l'éveil à toute la nature. Cela tient à ce que l'appareil du vol a peu de force chez eux, et que les premières pennes de leurs ailes n'offrent aucune résistance à l'air par leur bord. Leurs mouvements, d'ailleurs, n'ont pas besoin d'être rapides, car les animaux qu'ils poursuivent fuient avec peu d'agilité, ou à cette heure ne songent pas à fuir. Sur la terre c'est une grenouille, un mulot, une souris; sous la feuillée, et encore très rarement et tout exceptionnellement, ce sont des oiseaux endormis; mais encore faut-il approcher ces derniers sans bruit, car une fois éveillés, ils échapperaient infailliblement.

Leur manière de chasser est assez curieuse pour que j'en dise quelques mots. Dès qu'un de ces animaux a aperçu sa proie, il vole de manière à se placer au-dessus de l'endroit où elle se trouve, puis il fond sur elle en ligne droite avec une précision incroyable. I1 engloutit immédiatement l'animal sans le dépecer, puis recommence ses recherches. Quand il a satisfait son appétit et que sa digestion est terminée, il rejette sous formes de pelotes les os, les poils, les plumes ou les élytres des animaux qu'il a avalés. Pour avoir une idée de l'énorme quantité d'animaux malfaisants que détruit la chouette, par exemple, il faut examiner les pelotes que cet animal rejette dans l'endroit qui lui sert de retraite. Chaque pelote contient quatre à cinq squelettes de souris. Le docteur Franklin, auquel j'emprunte cette observation, trouva dans un nid de chouettes plus d'une mesure de pelotes déposées par cet animal dans l'espace de seize mois. Quelques espèces cependant, les chevêches (Strix psilodactyla), entre autres, dépècent leur proie et savent fort bien plumer les petits oiseaux qu'elles ont pris. Les grandes espèces, le grand-duc (Strix bubo), par exemple, chassent ies lièvres, les lapins, les écureuils, etc. ; mais quand ce gibier manque, elles se contentent de rats, de taupes et même d'insectes. Les petites espèces se nourrissent indifféremment de passereaux, de grenouilles, de lézards, de petits rongeurs et d'insectes.

Généralement la femelle pond de deux à quatre oeufs, d'un blanc ordinairement pur et approchant de la forme sphérique. Elle les dépose dans des trous de murs et de rochers, dans le creux des arbres, sous le toit des grands édifices, ou bien encore dans les nids abandonnés des pies, des corbeaux, ou même des écureuils. Une seule espèce, la grande chevêche (Strix passerima), se construit un nid à terre, sur une éminence ou dans les hautes herbes des marais. Le mâle et la femelle se partagent les soins de couver; ils sont pleins de sollicitude pour leurs petits qu'ils ne quittent que lorsque ceux-ci sont en état de pourvoir à leur subsistance. Passé celte époque, ils se séparent et vivent solitaires.

Le nombre des espèces qui composent la famille des rapaces nocturnes est assez considérable. Nous en possédons quatorze en Europe, mais on en retrouve un grand nombre dans toutes les parties du monde. Les différences que présentent ces espèces sont si peu tranchées que leur classification a été assez difficile à établir.

On les divise en quatre classes : les surninées, les bubolinées, les ululinées, les striginées.

Je dirai quelques mots sur chacune.

Surninées. — Les oiseaux qui composent cette classe forment le passage des rapaces diurnes aux rapaces nocturnes. Ils ont la tête arrondie et sans aigrette. On trouve communément en France un des principaux types de cette famille, c'est la chevêche commune on noctuelle (Strix psilodactyla).

Bubolinées. — Les bubolinées ont la tête aplatie, ornée de plumes formant deux aigrettes latérales; le disque des plumes qui entourent les yeux est un peu large. Le type de cette famille est le grand-duc (Strix bubo). C'est le plus grand des rapaces nocturnes. — Nous possédons aussi le petit-duc (Strix scops). C'est une jolie espèce, commune partout et qui fait une guerre acharnée aux mulots, aux chenilles et aux insectes coléoptères. — Le hibou commun ou moyen-duc (Strix otus) est fauve, avec des taches longitudinales brunes sur le corps et dessous. Cette espèce est très répandue en France.

Ululinées. — Les ululinées ont la tête arrondie, sans aigrettes et le disque largement développé et complet. L'espèce la plus commune chez nous est le chat-huant-hulotte (Strix aluco). Le fond du plumage est grisâtre chez le mâle, roussâtre chez la femelle.

Striginées. — Les striginées n'ont point d'aigrettes et se distinguent surtout par le disque facial très marqué et très complet. — Le principal type est l'effraie commune (Strix flammea), connue sous le nom de chouette des clochers. Son plumage est gris, pointillé de blanc et de noir.

Tous les oiseaux ont une antipathie incroyable pour les chouettes. Aussi, lorsqu'une d'elles a le malheur de s'aventurer en plein jour, elle est immédiatement assaillie par les passereaux qui se trouvent dans le voisinage. Le premier de ceux-ci qui s'aperçoit de leur vol dérobé, jette un cri d'alarme qui suffit pour réunir en un instant tous les autres, et alors pies, geais, les plus petits oiseaux même l'entourent en criaillant, et la pauvre chouette, surprise ainsi en plein jour, ne répond que par des gestes risibles à ces attaques et à ces insultes; on la voit balancer lourdement de côté et d'autre sa tète seule ou tout son corps à la fois, souffler horriblement, parfois faire craquer fortement son bec, suivant que l'ardeur ou le nombre des combattants augmente, et enfler singulièrement toutes les plumes du corps, notamment des ailes, comme pour mieux réussir à les effrayer en se faisant paraître plus grosse.

Si la haine que les oiseaux ont pour les chouettes est justifiée jusqu'à un certain point, l'antipathie que les hommes leur témoignent sottement n'a pas de raison d'être. Les rapaces nocturnes, les petites espèces particulièrement, rendent de grands services à l'agriculture, en détruisant dans les campagnes une foule d'insectes nuisibles et de petits rongeurs. Il serait donc préférable de favoriser la multiplication de ces oiseaux, au lieu de les détruire.

Vienne. G. B.

 

 

 

  


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