Histoire naturelle L'Hylésine du pin maritime
Documents anciens d'histoire naturelle |
|
L'HYLESINE DU PIN MARITIME. L'hylésine du pin (Hylesinus pineus) est un coléoptère tétramère. Classé par Fabricius dans la famille des xylophages, cet insecte est regardé aujourd'hui comme faisant partie de la tribu des scolytaires. Ce petit mangeur de bois exerce les plus grands ravages sur les plantations de pins. Les insectes de la famille des xylophages (Hylesinus pineus et crenatus, Hylurgus piniperda) ne différent guère des rhynchophores ou charançons que par l'absence de trompe; ils ont les mâchoires très solides pour attaquer et pour ronger la substance du bois; leur corps est presque toujours arrondi ou déprimé. Tous les xylophages constituent une race maudite; quand ils se développent outre mesure dans les forêts, c'est une véritable calamité. L'hylésine a une taille de 4 à 5 millimètres; son corps est arrondi et les élytres de couleur obscure ainsi que tout le corps se confondent très bien avec la couleur de l'écorce dans laquelle cet insecte est destiné à vivre; aussi se dérobe-t-il souvent aux yeux du naturaliste. Les élytres portent plusieurs raies longitudinales formées par une multitude de petits points très rapprochés; elles sont hérissées de poils jaunâtres qui recouvrent aussi une bonne partie du corselet. Elles sont dures et échancrées à leurs extrémités, à cause du frottement sur les corps durs. La tête se termine non par un bec, mais par des mâchoires courtes, très résistantes, destinées à percer l'écorce du pin. — On verra très bien décrits les caractères et les moeurs de l'hylésine dans l'Histoire des Insectes du pin maritime de M. Perris, — La rapidité avec laquelle cet insecte fore ses galeries est très grande, et c'est ordinairement entre l'écorce et l'aubier qu'il les creuse; le naturaliste doit, s'il veut faire une chasse fructueuse, fouiller sous les vieilles écorces du pin. Dans ces galeries sinueuses se trouvent les larves blanches et repliées de l'hylésine, et on a constaté que ces larves exerçaient autant de ravages que les insectes parfaits. — Un procédé facile à suivre pour se procurer ces insectes consiste à faire plusieurs cloches en toile métallique; on dispose au fond de ces cloches une petite couche de sable et on y introduit des morceaux d'écorce de pin que l'on croit attaqués par les hylésines. Au bout de huit à dix jours, on trouve, soit dans le sable, soit dans l'écorce, les nymphes; peu de temps suffit ensuite pour voir apparaître les insectes parfaits. J'ai pu constater plusieurs fois la rapidité de ces insectes à creuser leurs galeries. — Ayant un jour enfermé dans une boîte contenant des morceaux d'écorce de pin assez volumineux, trois hylésines, dont deux à l'état parfait et une à l'état de larve, je vis, au bout de deux jours, l'écorce complètement pulvérisée. — Combien doivent être alors rapides les dommages exercés par ces insectes, quand ils sont en grand nombre dans une plantation! Un antre insecte qui, avec l'hylésine, ravage les forêts de pins et de sapins, est le Tomicus; les dégâts occasionnés par ces insectes sont si grands que, dans plusieurs localités, des forêts entières périssent victimes de leur voracité. Une autre espèce de xylophage, l'Hylurgus piniperda, est encore un de ces animaux qu'on peut ranger parmi les fléaux qui affligent les hommes. Aussi le naturaliste qui parviendrait à trouver les moyens de détruire les espèces les plus nuisibles mériterait-il toute la reconnaissance publique. Mont-de-Marsan. Félix Barrère. |
|