Histoire naturelle
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Conseils aux débutants en entomologie



Documents anciens d'histoire naturelle
tiré de "Feuille des jeunes naturalistes" 1870-1914
attention de nombreuses informations peuvent ne plus être d'actualité
 

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CONSEILS AUX DEBUTANTS EN ENTOMOLOGIE.
III, La Collection.

La collection sera peut-être la partie de la science qui coûtera le plus de peine au débutant et lui causera les plus grands désappointements. Que de fois ne faudra-t-il pas la remanier, remplacer les insectes mal piqués ou détériorés, avant de posséder une véritable collection rangée avec ordre et méthode! Ne visons pas dès le début à une perfection dont on n'approche qu'à force de soins et d'efforts.

Le débutant devra se borner à chasser pendant la première année; il rangera les insectes capturés dans des boîtes fermant bien, telles que des boîtes à cigares munies d'un fond de tourbe. Il se préoccupera surtout de bien piquer et coller les insectes, de fixer les épingles verticalement dans les boîtes, à l'aide d'une pince à piquer qu'il faut employer dès qu'il s'agit de fixer une épingle entomologique, de réunir les individus de même espèce, et les espèces et genres de même famille, mais seulement à vue de pays et sans employer d'ouvrage descriptif, enfin, s'il le peut, de se procurer les noms des insectes qu'il a capturés, en s'adressant à la complaisance d'entomologistes plus avancés. Le programme de la première année se résume ainsi : chasser le plus, préparer le mieux possible.

Dès la seconde année, on pourra se mettre à déterminer soi-même, et ceux qui n'ont pas passé par là ne peuvent comprendre le véritable bonheur du jeune entomologiste qui, après de longues et minutieuses recherches, trouve enfin le nom tant désiré : une victoire de plus sur l'inconnu ! Le peu d'importance — d'autres diraient la futilité — de la découverte n'y fait rien ; cet insecte inconnu pour nous jusqu'ici, revêt, avec son nom, l'intérêt nouveau qui s'attache à ce qu'on connaît de lui, de ses moeurs, de sa rareté — c'est déjà une vieille connaissance. Ah ! Nodier avait mille fois raison de dire : Il y a quelque chose de merveilleusement doux, dans cette étude de la nature, qui attache un nom à tous les êtres, une pensée à tous les noms, une affection et un souvenir à toutes les pensées, et l'homme, qui n'a pas pénétré dans les grâces de ces mystères, a peut-être manqué d'un sens pour bien goûter la vie. — Certes, Nodier, sans être naturaliste, comprenait qu'on put l'être; il aimait la nature, et c'est déjà beaucoup. La détermination, aujourd'hui surtout, n'est pas chose facile. Je dirai plus tard quelques mois sur les difficultés qui hérissent la science de nos jours, mais je me bornerai ici à conseiller au débutant de ne s'arrêter qu'à des déterminations dont il est sûr, sans faire d'inutiles efforts pour comprendre des discussions par trop savantes. Qu'il mette de côté pour plus tard les espèces dont il ne peut trouver le nom avec exactitude. En général, le nombre des espèces entre lesquelles on peut hésiter est restreint; un catalogue de la contrée où l'on se trouve rend ici d'inappréciables services. Les déterminations, d'ailleurs, sont toujours sujettes à caution, et l'on fera bien de les revoir de temps en temps.

L'individualité ne se manifeste nulle part plus que dans les collections; les unes sont d'une propreté, d'une régularité absolues; d'autres sont en désordre, contiennent des étiquettes de toute espèce, une foule d'indications, de noms, de synonymies, de doutes; les insectes sont souvent mal préparés; mais ces collections-là sont plus intéressantes que les premières, car elles appartiennent aux travailleurs, aux pionniers de la science; elles sont remaniées chaque semaine, chaque jour, et leur propriétaire sait bien se retrouver au milieu de ses chers insectes, qu'il connaît chacun individuellement. Ce n'est pas à dire qu'on doive négliger l'ordre, loin de là; mais il ne faut pas en faire le but de la collection. Si le débutant s'efforce d'éviter ces deux écueils : le désordre et l'excès de soins, il aura fait un grand pas en avant dans l'entomologie. Voici, suivant moi, comment doit être une collection de coléoptères; elle sera contenue dans un certain nombre de boites brunes, en carton, de 26 c. sur 19 1/2 c, fermant le mieux possible ; les étiquettes, de dimension moyenne, noires, que l'on trouvera chez Deyrolle, ainsi que les boîtes, seront fixées chacune à l'aide de deux épingles camions sur six rangées, dans le sens de la largeur ou de la longueur de la boîte, au choix. On fixera les étiquettes diversement colorées de l'ordre, de la famille et du genre, avant celles des espèces, qui porteront l'indication du sous-genre, quand il y en a, de l'espèce, de l'auteur qui l'a décrite le premier, et de la patrie (de la province, quand il s'agit d'une collection locale; du pays, quand la collection est européenne). On s'arrangera de façon à laisser entre les étiquettes un intervalle a peu prés égal aux 2/3 ou, au besoin, à la moitié de l'insecte ou du carton qui le porte.

L'étiquette du genre se trouvera au-dessus, celle des espèces au-dessous des insectes.

Il faut se garder d'accumuler les colonnes d'espèces, en vue d'économiser la place; aujourd'hui surtout que les droits des espèces sont sans cesse contestés, qu'il existe des synonymies presque inextricables, et que les échanges entre confrères ont pris une grande extension, une collection doit pouvoir contenir au moins 6 à 8 individus de la même espèce et quelquefois même davantage; le faciès, d'ailleurs, paraît changer avec les localités, et il est fort intéressant de pouvoir comparer entre eux des insectes de même espèce provenant de localités souvent fort différentes. Plus d'une obscurité, plus d'un doute seraient ainsi éclaircis. Nous avons vu une collection riche en espèces rares et curieuses, mais qui perd à notre avis beaucoup de son mérite à cause du nombre singulièrement restreint d'exemplaires représentant chaque espèce.

Il faudra se décider à remanier complètement sa collection toutes les quelques années : il n'y a pas d'autre moyen de la maintenir à la hauteur de la science. On a conseillé de placer dans les boîtes les étiquettes de toutes les espèces que l'on a l'intention de réunir; mais cela ne me paraît guère pratique, au moins pour les coléoptères. Ils sont trop nombreux pour qu'on puisse, dès le début, se créer ainsi le squelette d'une collection complète, soit européenne, soit même française : la dépense de temps et d'argent serait bien considérable pour un débutant et peu en rapport avec son utilité réelle; car, lorsqu'on serait parvenu à réunir une partie des espèces en question, les progrès de la science auraient transformé genres et espèces, et la place manquerait pour tout accroissement de la faune du pays. Il vaudra mieux se borner pendant quelques années à déterminer les espèces, les réunir dans des boîtes suivant les analogies des espèces entre elles, et piquer les étiquettes de papier ordinaire aux épingles mêmes qui fixent les insectes. C'est moins beau, mais c'est infiniment plus pratique. Plus tard, quand le nombre d'espèces réunies sera devenu assez considérable, on disposera la collection comme je l'ai indiqué plus haut, mais en ne plaçant les étiquettes que toutes les deux colonnes, de façon à pouvoir intercaler successivement dans les colonnes demeurées vides les espèces voisines à mesure qu'on se les procurera.

La collection devra être établie d'après l'un des systèmes modernes de classification et suivra, dans son ordre, le catalogue le plus récent de la région qu'il s'agit d'explorer. Pour les insectes qui n'ont pas encore été décrits, on remplacera le nom de l'espèce par n. sp. (nova species).

Il existe aujourd'hui un moyen facile de se procurer une foule d'espèces qu'on ne pourrait capturer soi-même; je veux parler des échanges, qui se pratiquent sur une grande échelle, entre confrères de différents pays. On fera donc bien de réunir, dans les boîtes de doubles, bon nombre d'individus de chaque espèce, munis de leur nom spécifique.

Pour s'instruire en entomologie d'une façon intéressante et agréable, il faut visiter les musées et surtout les collections particulières, celles-ci bien autrement intéressantes en général que ceux-là : leurs propriétaires, avec une complaisance qui semble inépuisable, se montrent toujours prêts à encourager les débutants dans leur désir d'instruction.

Je ne répéterai pas ce qui a été dit dans le numéro du mois d'août dernier sur l'utilité et la portée des collections, et je me bornerai à rappeler qu'elles doivent être un moyen et non un but : il ne faut pas en faire une simple récréation pour les yeux, ni chercher avant tout, pour sa collection, la perfection dans les individus; le vrai naturaliste ne s'arrête pas aux objets, il va au delà, et ne les considère que comme un moyen d'arriver aux connaissances qu'il poursuit.

Je terminerai cet article en citant quelques lignes de M. Fauvel, qui peignent avec esprit et fidélité les charmes de la collection pour le naturaliste de province : « Les insectes placés dans ses cartons l'intéressent, surtout parce qu'il les a pris lui-même et qu'ils viennent de sa province. Peu lui importe qu'une espèce soit connue dans les neuf dixièmes de la France, il n'a pas perdu sa journée s'il découvre cette espèce chez lui pour la première fois. Ouvrez ses boîtes, vous y verrez, distingués avec un soin minutieux, les insectes de la contrée qu'il habite, et il n'en a pas de plus précieux; il connaît leurs moeurs, le temps, le lieu, les circonstances de leur capture; il ne vous cachera pas que ses sympathies sont pour sa collection du pays. Ces collections autochtones méritent la plus sérieuse attention, car sur elles repose l'avenir des faunes nationales. »

E.

 

 

 

  


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