Histoire naturelle Communications
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COMMUNICATIONS. Chasse aux papillons. Nous trouvons dans les Petites Nouvelles entomologiques l'indication d'une méthode bien plus fructueuse que la miellée pour la récolte des papillons de nuit. On suspend aux arbres des pommes à demi séchées au four, et plongées dans l'éther nitrique. On fait sa ronde de nuit et l'on introduit les pommes avec les papillons qui les couvrent dans un flacon à cyanure. Cette chasse peut se faire pendant la plus grande partie de l'année : les saisons les plus favorables sont l'été et l'automne. J'ajouterai que les lépidoptéristes bernois se servaient depuis longtemps d'appâts analogues à celui-ci. M. Deyrolle se charge de procurer l'éther nitrique aux entomologistes. Bolel indigotier. — Les jeunes gens qui auraient trouvé la composition du suc du B. indigotier, soit par leurs recherches, soit dans les ouvrages, me feraient plaisir en me la faisant connaître. — Adrien Lemaire, à Senones (Vosges), Helminthes. — Je désirerais me procurer des vers intestinaux habitant les insectes : je prie les entomologistes qui en rencontreraient de me les envoyer, moyennant échange contre des insectes. — Ernest Dollfus. Les criquets voyageurs. — En octobre 1869, un grand nombre de sauterelles (Acridium peregrinum) firent leur apparition dans le sud et le centre de l'Angleterre. Comme on n'a rien constaté d'analogue sur le continent à la même époque, il est permis de supposer que ces insectes, originaires d'Afrique, et qu'on n'avait pas encore observés en Europe, auront quitté la côte nord-ouest d'Afrique, et que quelques-uns d'entre eux auront été portés par le vent de sud-est jusqu'en Angleterre. On sait que la puissance de vol de ces insectes est très considérable. La chasse aux petits oiseaux. — Cette chasse, interdite habituellement dans le département de la Meurthe, a été autorisée cette année. Il en est résulté que les petits oiseaux se vendent en masse à Nancy, et j'ai pu constater en particulier l'incroyable consommation que les hôtels ont faite de rouge-gorges pris au moyen des pièges nommés sauterelles et raquettes. En Angleterre, au contraire, les gamins mêmes rendent la liberté aux rouge-gorges qu'ils prennent. On s'en trouve bien là-bas. — Espérons que les insectes ne profiteront pas ici de la disparition de leurs ennemis pour nuire aux récoltes. Il paraît d'ailleurs que les gouvernements commencent à se préoccuper de là guerre faîte aux petits oiseaux, guerre qui a pour conséquence directe la multiplication effrayante des insectes nuisibles. Le gouvernement italien vient, dit-on, de proposer une loi internationale punissant de la prison tout acte ayant pour résultat la mort des petits oiseaux. E. D. Nouveau guano. — On commence à exporter d'Egypte les excréments de chauve-souris pour remplacer le guano. Apiculture. — En 1868, l'Allemagne seule a publié 412 ouvrages ou brochures concernant l'apiculture. Conservation des Podurelles. — Ces petits insectes, de couleur généralement grisâtre, encore peu étudiés, et dont il existe une centaine d'espèces en Europe, se chassent au moyen d'un flacon dans lequel on les fait sauter. Il est facile de les garder vivants pendant plusieurs semaines, en mettant dans le flacon des tortillons humides de papier buvard. On a observé ainsi le Tomocerus plumbeus changer de peau, puis dévorer sa vieille peau en quelques heures. Les Podurelles se conservent facilement dans un mélange d'alcool faible et de glycérine. Un drôle de merle. — Un correspondant de l'American naluralist écrit à cette revue qu'il a entendu et observé une souris dont le chant était aussi varié qu'harmonieux. Quelqu'un de nos lecteurs a-t-il aussi eu le bonheur d'entendre un solo aussi étrange? Vitalité des mollusques marins. — Les mollusques testacés marins vivent en général très peu de temps hors de l'eau : ceux qui passent quelques heures exposés à l'air entre le flux et le reflux se tiennent étroitement fixés au rocher. Cependant, les Gastéropodes à coquille épaisse, — Trochus, Cerithium, Littorina, etc., — ont la vie plus dure, et l'on cite des Littorina muricata qui ont vécu plus de quatre mois hors de l'eau. Une telle vitalité, cependant, paraît exceptionnelle. Tout un nid ! (V. N" 12, page 110.) — Voici quelque chose d'analogue. En juillet et jusqu'à la mi-août, époque à laquelle je quittai Luzy, j'ai remarqué la présence de plusieurs espèces du genre Agabus dans une cuve cimentée, longue d'environ deux pieds sur un seul de largeur et de hauteur; un tuyau y jette l'eau qui servait au lavage des légumes. Cette petite fontaine existe sur la pente d'un talus, en face de la gare : le trop plein s'écoule dans un fossé où je ne rencontrai que deux ou trois Agabes, bien que je l'aie exploré à plusieurs reprises. Les insectes sortaient d'ordinaire de fissures existant dans les coins de la cuve, et ils s'y réfugiaient prestement lorsqu'ils se croyaient inquiétés. Leur faisant la chasse assez fréquemment, j'en pris bien une cinquantaine; il en est resté encore. Les individus capturés étaient, les plus gros, d'un noir mat; les autres plus petits, avaient deux taches rousses sur chaque élytre : ces derniers dominaient. (A melas et guttatus, probablement.) S. DE P. Étoiles filantes. — Je me trouvais hier soir 26 octobre, vers sept heures, accoudé à une fenêtre tournée au midi, quand mon attention fut attirée par le fait que voici : six étoiles filantes, présentant l'aspect d'étoiles de seconde ou de troisième grandeur, placées trois par trois, suivant deux lignes parallèles, espacée aussi régulièrement que des soldats en rang, parurent tout à coup au zénith, se dirigeant du N. au S. avec un mouvement vibratoire assez accentué. On eût dit la chute de ces chandelles romaines qui, dans les feux d'artifices, éclatent en l'air et retombent en grappe, en laissant derrière elles une petite traînée de lumière. Elles se sont éteintes, presque simultanément, un peu avant d'atteindre l'horizon. L'atmosphère était très calme, l'air vif ; le brouillard empêchait d'apercevoir les autres étoiles, même celle de première grandeur, ce qui prouve, comme les astronomes l'enseignent du reste, que les étoiles filantes sont infiniment plus proches de notre globe que les étoiles fixes. E. Gardeil. (Nancy). |
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