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Avec le printemps n'arrivent pas que petites fleurs et doux chants d'oiseaux. Voici aussi les cohortes de chenilles, altises, vers, limaces et pucerons. Comment accepter de voir ses choux réduits à des nervures, ses rosiers flétris, les feuilles de radis et de navets transformées en passoires ?
Tolérer ces "affreux parasites" c'est permettre à des centaines d'autres espèces animales et végétales d'exister. Sans eux, la chaîne alimentaire (qui est en réalité si complexe qu'on l'appelle désormais " réseau trophique ") s'effondrerait.
Un exemple simplifié : la sève des plantes nourrit les pucerons, ces derniers fournissent le miellat aux
fourmis qui constituent la principale source de nourriture des
pics verts.
Couple de Pics Verts au sol
Est-il possible de concilier la vie de ces "nuisibles" et la production de fleurs et de légumes ? Dans un jardin familial, la réponse est sans conteste oui.
Un premier principe est de se contenter d'une récolte moins abondante, moins belle d'aspect, mais qui présente des qualités nutritives et gustatives incomparables.
Un second principe est d'accepter la présence de ces "nuisibles" et de simplement limiter leurs populations. Voici quelques conseils :
Ne transformez pas votre jardin en une monoculture de rosiers ou de salades ou en un gazon uniforme entouré de thuyas. Mélangez fleurs et légumes. Privilégiez les plantes de la région et acceptez aussi une bonne quantité d'herbes sauvages (celles qu'on appelle "les mauvaises herbes") : elles hébergent des prédateurs tels que coccinelles, chrysopes, guêpes, pince-oreilles, araignées, crapauds, hérissons. Ne chassez pas non plus les taupes.
Utilisez des traitements à efficacité certes moyenne, mais qui ne produisent pas d'effets toxiques : pulvérisations de plantes macérées telles qu'orties, feuilles de noyer ou de sureau ou dilution de savon noir.
En cas d'invasion massive, si ces dispositions préventives et curatives ne suffisent pas, utilisez des insecticides à base de pyrèthre et de roténone. Bien qu'acceptés dans le jardinage biologique, ces insecticides ne sont pas inoffensifs. Ils n'ont pas d'effet nocif sur les vertébrés (cependant attention pour les poissons !), mais éliminent sans sélection de nombreux invertébrés. Par ailleurs, les végétaux qui servent à leur fabrication sont cultivés dans des pays dits en voie de développement au détriment des cultures vivrières et, paradoxalement, nécessitent des apports d'engrais et des traitements chimiques abondants.
Je vous conseille enfin d'ausculter à la loupe (grossissement minimum x8) vos colonies de pucerons : vous en découvrirez des multitudes, de couleurs et de formes différentes (il en existe des centaines d'espèces). Vous les verrez à
l'œuvre piquant les végétaux et expulsant des gouttes de miellat, se reproduisant par parthénogenèse et donnant naissance à de petits pucerons vivants (sans passer par le stade de
l'œuf et de la larve) ou au contraire s'accouplant pour pondre des oeufs ; vous verrez des individus ailés et non ailés, d'autres dévorés par les larves goulues de coccinelles et de
chrysopes, d'autres encore momifiés par l'attaque de champignons
microscopiques ou paralysés par des larves de guêpes qui les grignotent de l'intérieur. Le spectacle est si passionnant que vous hésiterez à sortir vos pulvérisateurs.