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Les enjeux pour la santé
La diversité des polluants susceptibles de contaminer l'atmosphère est telle qu'il est illusoire de vouloir en établir un inventaire exhaustif. L'attention se porte surtout sur les conséquences de trois activités -l'industrie, le chauffage domestique et les transports- qui sont à l'origine de deux grands types de pollution. La pollution acido-particulaire ("les pollutions acides") est la plus anciennement connue. Elle est liée à l'utilisation des combustibles fossiles comme source d'énergie ou de chauffage (charbon, fuels...). Elle est caractérisée par la libération dans l'atmosphère de dioxyde de soufre (SO2) et de ses dérivés, l'acide sulfurique (H2SO4) et les sulfates, associés à divers composés organiques, et à de fines particules provenant d'une combustion incomplète. Cette pollution s'observe de préférence à la saison froide, au cours de laquelle elle présente de brusques augmentations par temps de brouillard, lorsque les effets combinés de l'absence de vent et d'un phénomène d'inversion thermique1 favorisent l'accumulation des polluants au dessus des grandes concentrations urbaines et industrielles. La pollution dite oxydante, de connaissance plus récente, tire son origine de certaines activités industrielles, et surtout du trafic automobile. Les gaz d'échappement des véhicules contiennent des oxydes d'azote (NOx), des composés organiques volatils (C.O.V.), de l'oxyde de carbone (CO), accompagnés de métaux lourds (plomb, cadmium, chrome...), et de particules fines provenant en particulier des véhicules diesels... Sous l'influence du rayonnement ultraviolet du soleil, certains de ces polluants donnent naissance à des oxydants puissants dont le chef de file est l'ozone (O3), très toxiques pour les cellules et les tissus vivants. Cette pollution "photochimique" prédomine dans les zones fortement ensoleillées à fort trafic automobile, et s'élève dangereusement en période anticyclonique prolongée. A ces aérocontaminants rencontrés partout dans le monde, s'ajoutent d'autres toxiques gazeux ou particulaires, de nature variable avec les activités industrielles locales. Leur identification et leur surveillance nécessitent des techniques particulières, à mettre en œuvre à la demande lorsqu'il s'agit de substances potentiellement dangereuses pour l'organisme. Détection et évaluation des effets sur la santé Dans le passé, les dangers de la pollution atmosphérique extérieure se sont imposés lors d'épisodes dramatiques, observés à l'occasion de brouillards tenaces stagnant plusieurs jours au dessus de grandes villes ou de zones industrielles. Lors de telles situations climatiques, l'accumulation de polluants de type acido-particulaire provoque une véritable épidémie de troubles respiratoires aigus sévères dans la population exposée, entraînant la mort de centaines, voire de milliers de personnes fragilisées par l'existence d'affections respiratoires ou cardiaques chroniques (Vallée de la Meuse en 1930, Londres en 1952...). Ces véritables catastrophes ont été à l'origine de la mise en place d'une politique de "l'air propre", qui a considérablement réduit le risque de les voir se reproduire. Actuellement, la surveillance sanitaire de la population révèle toujours l'existence d'effets pathologiques. Les effets à court terme sont les plus faciles à identifier du fait d'une relation chronologique étroite entre les données fournies par les réseaux de surveillance et l'observation de symptômes dans la population exposée. L'appareil respiratoire est l'organe cible principal. D'innombrables enquêtes ont démontré que le jour même ou dans les jours qui suivent un pic de pollution, les troubles respiratoires augmentent de façon significative. Ils touchent les voies aériennes supérieures (angines, rhinopharyngites, laryngites, sinusites, otites...), ou le bas appareil respiratoire (bronchites, infections pulmonaires, crises d'asthme...). Ces manifestations pathologiques s'observent de préférence chez les sujets fragiles : enfants en bas âge, personnes âgées, mais aussi personnes atteintes de bronchite chronique, d'asthme, d'emphysème, véritables "groupes sentinelles" qui réagissent à des concentrations de polluants atmosphériques inférieures à celles que supportent les personnes bien portantes. A ces manifestations respiratoires s'associent fréquemment d'autres symptômes, en cas de pollution oxydante surtout : irritation oculaire, mais aussi sensation de malaise, fatigue, maux de tête, qui traduisent l'influence de certains polluants sur l'ensemble de l'organisme, l'oxyde de carbone et l'ozone par exemple. Les conséquences sociales et économiques de ces épisodes sont lourdes : absentéisme au travail et à l'école, accroissement de la demande de soins auprès des médecins généralistes, augmentation des admissions d'urgence dans les hôpitaux pour troubles respiratoires aigus. Les effets à long terme sont beaucoup plus difficiles à cerner. La responsabilité de la pollution atmosphérique à l'origine de maladies respiratoires chroniques dégénératives (bronchite chronique, emphysème, cancer) ne peut être établie avec précision2. L'installation de ces maladies est lente, s'étalant sur plusieurs dizaines d'années, ce qui rend impossible l'évaluation qualitative et quantitative du risque environnemental subi par les malades qui en souffrent. De plus, il s'agit d'affections aux causes multiples : d'autres facteurs interviennent dans leur développement, risques professionnels exposant à une irritation chronique de l'appareil respiratoire et surtout tabagisme. Comment maîtriser le risque sanitaire ? Il serait illusoire de vouloir éliminer toute pollution chimique de l'atmosphère. Mais au moins peut-on prendre les mesures nécessaires pour la maintenir à un niveau où elle n'entraîne pas d'effets délétères pour les populations exposées. Cette maîtrise du risque sanitaire lié à notre environnement aérien suppose trois préalables : la connaissance des modalités d'action et des niveaux de nocivité des polluants dangereux, la surveillance permanente de leur concentration dans l'atmosphère, et le contrôle réglementaire des sources de pollution.
De plus, des dispositions réglementaires visent à diminuer l'apport en polluants émis par les sources fixes et les véhicules. Elles concernent notamment la teneur en soufre des combustibles et particulièrement des fuels, et la teneur en plomb et en benzène des essences. Les industries polluantes et les grandes installations de combustion (centrales thermiques, centrales de chauffage, usines d'incinération de déchets...) et d'une façon générale, les "établissements classés", sont soumis à une surveillance stricte de leurs émissions et sont tenus d'assurer la dépollution de leurs rejets dans l'atmosphère. De même, les véhicules automobiles particuliers ou utilitaires, doivent répondre à des normes précises, en particulier les véhicules de type Diesel. L'installation de dispositifs dépolluants, (pots catalytiques), réduit par ailleurs sensiblement la nocivité des gaz d'échappement. La protection de notre environnement aérien relève aussi de la recherche de sources d'énergies non polluantes, de l'amélioration du trafic automobile dans les centres urbains, de l'utilisation des transports en commun... Elle dépend à la fois de l'engagement des pouvoirs publics et du civisme des citoyens. Les efforts menés au cours des dernières décennies pour améliorer la qualité de l'air, ont nettement réduit la pollution de type acido-particulaire et la pollution par le plomb. Par contre, la pollution oxydante demeure un sujet majeur de préoccupation de santé publique, qui ne saurait cependant faire oublier qu'elle n'est qu'un des facteurs de risque menaçant notre santé respiratoire, à côté d'autres types d'agression qui dépendent directement de chacun de nous : la pollution intérieure des locaux et le tabagisme. POUR EN SAVOIR PLUS
Maltei J.F.
Quenel P., Le Moullec Y., Médina S., Momas I., Picard P., Dab
W., Festy B.
Rylander R., Megevand I.
Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France :
State of the Art :
W.H.O.
W.H.O. --- 1- Les différences de températures des différentes couches de l'atmosphère jouent un rôle important à l'origine des pics de pollution. Lorsqu'une couche d'air chaud recouvre une couche d'air froid située au contact du sol (phénomène d'inversion thermique) elle s'oppose aux courants ascensionnels qui assurent la dispersion des polluants vers les hautes couches de l'atmosphère. -Retour- 2- On peut cependant penser que les polluants chimiques de l'atmosphère cumulent leurs effets à ceux des autres facteurs d'irritation broncho-pulmonaire, les maladies chroniques et les cancers de l'appareil respiratoire apparaissant plus fréquents dans les zones à haut niveau de pollution, à risque tabagique et professionnel comparable. - Retour- dernière mise à jour : 21/03/2018 |
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