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Le jardinage à l'école maternelle
Pourquoi ? Comment ?
Très souvent, le jardinage à l'école prend
la forme d'un jardin potager ou, plus modestement, d'un parterre de fleurs.
L'enseignant reproduit ainsi à l'école une conception classique
du jardin héritée des pratiques familiales. Le jardin doit
alors respirer l'ordre et la prospérité (Tout ce qui n'a
pas été implanté par le jardinier est banni, défini
comme "mauvaises herbes" pour les plantes et comme "nuisibles" pour les
animaux, la production doit être abondante).
L'intérêt principal pour les enfants réside dans
l'apprentissage du maniement des outils, la découverte du cycle
des légumes et d'un travail physique exigeant (préparer la
terre, semer, désherber fréquemment, arroser, récolter...).
Le jardinage sous cette forme est une saine activité qui est notamment
préconisée pour la réinsertion d'adultes.
L'intérêt me semble plus limité concernant la découverte
de la nature, notamment dans un cadre scolaire avec de jeunes enfants.
Les intentions pédagogiques sont alors l'observation du vivant sous
toutes ces formes (animal et végétal), l'éducation
artistique (liée au développement de l'imaginaire) et la
citoyenneté (respect de l'environnement).
Une conversion en douceur à
l'école maternelle Anne Frank
Dans le jardin de l'école (Z.E.P.. de Trappes, Yvelines), pour l'essentiel
visible et accessible depuis les classes de moyens et de grands, nous avons
d'abord planté des tournesols pour attirer des oiseaux granivores.
L'intérêt croissant des enfants et des enseignants pour l'observation
des oiseaux a encouragé une recherche bibliographique sur les "jardins
d'oiseaux". Cette
démarche a été renforcée par le projet de rénovation
de la cour, qui a soudé les quatre enseignants de l'école
autour de la préservation des arbres, la nécessité
de maintenir de larges bandes herbacées et d'installer une haie
diversifiée. Et ce pour le bien-être des enfants dont les
activités spontanées de cueillette et d'observation occupent
une grande partie des récréations ...
Attirer les animaux, connaître
intimement la nature
"Les espèces [d'oiseaux] insectivores ont le plus souffert de
l'urbanisation. A Paris, le nombre d'espèces nicheuses est passé
de 68 à la fin du XIXème siècle à 46 aujourd'hui.
Parmi les espèces qui ont disparu, on compte 20 insectivores (...),
3 granivores (Tourterelle des bois, Bouvreuil et Chardonneret) et 2 rapaces."
("Histoire des oiseaux de France, Suisse et Belgique", pages 93 et 94,
Christian Vansteenwegen, Delachaux et Niestlé, Paris, 1998)
Parmi les quatre principaux facteurs d'évolution des oiseaux
en ville : l'aménagement du territoire qui supprime de l'espace
citadin toute nature sauvage au profit d'un espace calibré."Une
bonne part de l'avifaune urbaine ne doit son maintien qu'aux friches et
terrains vagues, seuls endroits où les petits granivores peuvent
encore trouver des plantes à graines." (Op. Cité pages
118 et 119) (parmi eux : la Linotte, le Chardonneret, le Serin cini, le
Verdier)
Attirer une faune sauvage (parmi les plus prisés à l'école
: oiseaux, hérissons et papillons ...) suppose de recréer
un environnement favorable où les insectes notamment ont droit de
citer. L'enjeu est de taille : les jardins occuperaient en France 1 million
d'hectares, contre à peine 0,3 million pour les réserves
naturelles.
Quelques règles de base pour
réussir un jardin vivant
- Limiter au maximum les produits insecticides et herbicides
(même biologiques) ;
- préférer les espèces de plantes autochtones
et notamment sauvages (c'est-à-dire apparues naturellement dans
votre région ou installés depuis plusieurs siècles)
aux variétés exotiques (importées et transformées
par l'homme) : ces plantes permettent plus facilement de recréer
un équilibre écologique (1) ;
- d'une manière générale, offrir aux animaux le
gîte (s'abriter et notamment hiverner, se reproduire: haie, tas de
bois ou de feuilles mortes, murets de pierres, nichoir) et le couvert (eau,
fleurs, baies (2), graines : laisser les plantes poursuivre leur cycle
complètement au lieu de les couper dès qu'elles fanent).
Des considérations esthétiques ou même olfactives
interviendront aussi dans le choix et l'emplacement des espèces
végétales, après les contraintes écologiques
(respecter les besoins de la plante : type de sol, ensoleillement...; intérêt
pour la faune). La participation des enfants aux projets sera encouragée.
Les premières générations vivront l'aventure en pionniers,
mais devront s'armer de patience car l'évolution d'un tel jardin
est nécessairement lente. Il serait intéressant de garder
en mémoire (sous forme d'un journal par exemple) toutes les transformations
réalisées. Ce type de jardin est une oeuvre collective que
l'on transmet aux générations suivantes. N'en est-il pas
ainsi des arbres centenaires qui font la fierté de nos forêts?
(1) Attention : Ne prélevez pas des plantes sauvages
rares (entières ou en partie) dans la nature. Beaucoup sont heureusement
protégées (450 au niveau national, plus certaines localement).
Pour vous approvisionner en semences, contactez d'autres jardins sauvages
ou des grainetiers spécialisés.
(2) Nourrissez les animaux, mais n'empoisonnez pas les
enfants. Délaissez les plantes toxiques, et réservez les
plantes épineuses ou irritantes aux parties peu accessibles du jardin.
Jardin malin- http://jardinmalin.tripod.com/ Apprendre à connaître
l'environnement végétal et animal, en aménageant des lieux de vie respectueux
des lois du vivant. Site d'école maternelle.