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Comment traite-t-on les déchets toxiques
industriels ?
Certains déchets industriels nécessitent des traitements
spéciaux différents suivant leur nature et leur degré de toxicité.
Les déchets produits par les entreprises industrielles contiennent parfois des
éléments nocifs et toxiques en concentration plus ou moins forte qui nécessitent
en conséquence des traitements spéciaux. Leur production annuelle est estimée à
sept millions de tonnes.
À 90 %, ces déchets sont générés par des procédés de fabrication. Pour le reste,
ils sont issus des traitements de déchets (incinération, régénération,
détoxication) ou des procédés de dépollution (épuration des fumées). Certains
déchets provenant des laboratoires de recherche entrent dans cette catégorie.
L’activité industrielle qui produit le plus de déchets industriels spéciaux est
la chimie, suivie de la sidérurgie et de la fonderie.
Les déchets industriels spéciaux peuvent être classés en trois catégories :
les déchets
organiques tels que les hydrocarbures, les goudrons, les solvants usagés ;
les déchets
inorganiques liquides ou semi-liquides comme les bains de traitement de surface
des métaux qui contiennent des métaux lourds (ex. chrome) ou des cyanures, ou
encore les acides de décapage et les bases ;
les déchets minéraux
solides tels que les sables de fonderie, les sels de trempe cyanurés.
D’une façon globale, les sept millions de tonnes de déchets
industriels spéciaux sont traités de manière interne (50 %) et externe (50 %)
dans des installations dûment autorisées et contrôlées pour :
32 % en valorisation
matières (ex. régénération des solvants, des huiles usagées) et énergétique (en
cimenterie notamment pour des déchets à base d’hydrocarbures et certains
solvants non régénérables) ;
17 % en traitement en
vue de leur élimination (incinération, traitements physicochimiques) ;
51 % en stockage.
En fonction de leur nature, les déchets industriels
nécessitant un traitement spécial, doivent être éliminés dans des installations
spécialisées.
Les déchets
organiques sont le plus souvent traités par incinération ou
évapo-incinération.
Les températures de destruction sont de l’ordre de 900°C pour les déchets
organiques simples et 1200°C pour les déchets organochlorés.
Quant aux fumées d’incinération, elles subissent un traitement de lavage et de
dépoussiérage permettant un rejet respectant la réglementation. Les résidus de
l’épuration des fumées sont ensuite stockés dans des décharges de déchets
industriels spéciaux ultimes et stabilisés.
Les déchets
inorganiques liquides ou semi-liquides sont traités par voie
physicochimique. Ces traitements ont pour effet de neutraliser et de réduire la
toxicité de certains déchets spéciaux, afin d’en faciliter l’élimination ou la
valorisation.
Les procédés les plus utilisés sont les suivants.
- La neutralisation des acides et des bases.
- Les opérations d’oxydo-réduction :
-> les déchets contenant du chrome hexavalent (toxique) sont réduits puis
précipités sous forme insoluble de chrome trivalent qui est ensuite stocké ;
-> les déchets cyanurés liquides sont oxydés en cyanates dont la toxicité est
moindre et le caractère insoluble plus marqué.
- La précipitation pour des solutions contenant des métaux. Les boues
d’hydroxydes métalliques sont ensuite stockées.
- La fixation ou le cassage d’émulsion.
- La déshydratation.
Les déchets
minéraux solides sont stockés en décharge de déchets industriels spéciaux
ultimes et stabilisés comme celle de Bellegarde ou entreposés en stockage
profond (mines de sel) suivant la toxicité et la solubilité des éléments
constitutifs.
Ainsi, à titre d’exemple, les sels de trempe cyanurés solides sont conditionnés
pour stockage profond en mine de sel.
Des analyses préalables sont effectuées sur les déchets en vue de leur
acceptation ou de leur refus dans des centres de stockage de déchets industriels
spéciaux ultimes et stabilisés.