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vers une
diversification
Le tourisme de masse n'est plus uniquement synonyme de plage.
Il recouvre d'autres loisirs, à commencer par la découverte d'une tradition
gardiane, parfois galvaudée, et de la nature dont l'avifaune constitue la
principale attraction.
Camargue : les cabanons de Beauduc
Un million de visiteurs,
attirés par la renommée née d'une propagande magnifiant certains aspects de la
Camargue, envahissent chaque année le delta. Trois motivations résument le
contenu touristique : la pratique des plages, la recherche de l'évocation de la
culture gardiane et la contemplation de la nature.
Les plages, autrefois espace de liberté
"où tout était permis" restent toujours appréciées. Mais, elles ont dû, après
une période de dégradation, être protégées dès les années 1980 par
l'interdiction de l'accès motorisé et la dissuasion de toute forme de camping
sauvage. Cela a induit une concentration de plusieurs milliers de touristes en
trois lieux : la plage à l'ouest des Saintes, la plage de Beauduc et celle de
Piémanson sur Arles.
L'ensemble des activités se référant à
la tradition gardiane est propice à la mise en scène touristique. Les manadiers
sont passés de la ferrade-travail à la ferrade-spectacle (C. Martin, L'Île de
Camargue).
Les manades de
chevaux à vocation touristique ont connu un accroissement fulgurant ces
dernières années et se rapprochent du seuil de saturation. Situées pour la
plupart entre Pioch-Badet et les Saintes, elles créent une véritable
concentration où s'entassent pêle-mêle structures d'hébergement et abris pour
chevaux. Cette prolifération a conduit les manadiers à réglementer cette
activité par un certificat d'aptitude à la direction de manades* et une
organisation spécialisée dans les promenades équestres afin de limiter les abus.
Certains mas,
reconvertis peu à peu en de véritables usines à touristes, proposent ferrades et
journées camarguaises associant les activités taurines à la gastronomie et à la
fête. Le complexe touristique de Méjanes est, à ce titre, exemplaire. Il
concentre un circuit ferroviaire, des lieux d'animations de type western, un
restaurant, un motel et des arènes de 5000 places.
Les centres
d'information, les points d'observation gravitent autour du Vaccarès. Émanant du
Parc ou des organismes de protection de la nature, ces lieux destinés à
sensibiliser le public et à promouvoir un tourisme de nature accueillent
toujours plus de visiteurs.
Beauduc, lieu de
loisir populaire, fait exception. Les quelque 400 cabanons de Beauduc tolérés
par les saliniers forment un village perdu en bout de Camargue. Ce lieu
pittoresque, où les ouvriers de Salin-de-Giraud ont édifié leurs cabanons avec
des matériaux récupérés des rebuts de l'industrie, réunit pour les vacances une
petite société venue des classes populaires des villes environnantes.
Le développement du
tourisme de masse accentue la tertiarisation des activités du delta. Ce
phénomène pourrait à terme ne pas être sans conséquence sur la gestion des
milieux du fait de la diminution des activités agricoles.
Camargue :
le pèlerinage sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer
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