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un espace industriel
Dans le sud-est de la Camargue, l'exploitation du sel s'est
amplement développée au cours du XXe siècle avec l'essor de J'industrie
chimique.
Camargue : Salin-de-Giraud
l'usine Solvay
Le sel fut exploité dès
l'Antiquité, en raison de conditions climatiques favorables, ramassé
naturellement dans des dépressions asséchées durant l'été. Durant le Moyen-âge,
de petites exploitations salinières se développent sur les berges du Vaccarès et
près du Petit Rhône, sous la responsabilité des abbayes cisterciennes d'Ulmet et
de Sylvéréal. Les toponymes Salin de Badon, ancienne saline de la Vignole,
Saliers témoignent de l'étendue de cette activité.
L'industrie salinière débute en 1855
avec la Compagnie Alais-Froges-Camargue, qui deviendra Péchiney et Cie, pour les
besoins de l'industrie chimique, notamment l'industrie savonnière de Marseille.
La saliculture camarguaise, devenue industrielle au début du siècle, a connu un
essor entre 1953 et 1976. Pour être performante, l'extraction du sel, pratiquée
à grande échelle, requiert l'utilisation précise des conditions atmosphériques,
une haute technologie et des méthodes de production de pointe comme, par
exemple, la gestion informatisée des mouvements d'eau, le nivellement au laser
des tables salantes et la mécanisation de la récolte.
Selon la classification de l'INSEE,
l'exploitation du sel est considérée comme une activité relevant du secteur
primaire. Le sel, tiré de la mer avec l'énergie solaire et éolienne, est, à la
différence de la plupart des autres gisements naturels, une ressource
renouvelable, il n'existe donc pas ou peu de limite d'exploitabilité.
Excentrée géographiquement,
l'exploitation du sel a contribué à édifier une véritable "société du sel"
autour de Salin-de-Giraud, véritable "ville champignon" créée en 1860, pour
loger les employés de Péchiney, puis de Solvay en 1895. Chaque entreprise avait
sa propre cité dont l'organisation spatiale est très hiérarchisée : la demeure
du directeur dans son parc, les maisons des ingénieurs, puis les habitations des
ouvriers exiguës, identiques et en bandes. La cité Solvay, calquée sur le modèle
du Nord, est unique dans le midi de la France. On retrouve encore aujourd'hui
les équipements mis en place par les employeurs : hôpital, églises, école,
cinéma... Les ouvriers, saisonniers pour la plupart jusqu'à la seconde guerre
mondiale, sont majoritairement des immigrés italiens, grecs et arméniens puis
espagnols et maghrébins.
L'exploitation des marais salants est
contrôlée par la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est (CSME),
propriétaire depuis 1969. Elle couvre environ 11000 hectares, concentrés entre
le Vaccarès et le Grand-Rhône pour une production annuelle d'un million de
tonnes de sel. Le chlorure de sodium (NaCI) récolté reste une matière première
indispensable à l'industrie chimique, principalement utilisée par celles de
Port-Saint-Louis et de Fos-sur-Mer.
Le sel en Camargue : les camelles
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