| | La Camargue est une région profondément marquée par l'Homme au moins
depuis un siècle, quand les digues qui la protègent des crues du Rhône et des
incursions de la mer ont été érigées. Malgré cette protection contre la montée
des eaux qui a permis la mise en valeur agricole de la partie nord du delta, de
grands espaces ont pu évoluer presque naturellement plus au sud.
Camargue :
pose de filets de baguage pour étudier la migration des oiseaux
Ces milieux préservés constituent un
laboratoire naturel qui permet d'étudier des phénomènes biologiques et
écologiques peu altérés par l'action humaine.
C'est ce qui explique la présence de nombreux organismes de recherche, ainsi que
des universités qui ont profité de la proximité de cette zone pour effectuer des
études de haut niveau.
A la fin des années soixante, les
premières démarches des chercheurs ont consisté à isoler, décrire et analyser
les composantes élémentaires de l'écosystème camarguais.
Ces études ont démontré que l'équilibre écologique actuel n'existe que par la
conjonction de facteurs abiotiques* et biologiques. C'est ainsi que l'on a
constaté que le climat, l'eau, le sol et les organismes vivants, n'étaient pas
juxtaposés, mais intégrés ; c'est à dire qu'ils s'influençaient et se
conditionnaient mutuellement pour former un tout dont chaque partie était
solidaire des autres. Ces études montrent aussi que la physionomie du paysage
actuel est en grande partie due à une activité humaine traditionnelle
(agriculture, élevage, chasse, récolte du sel).
Puis, avec la mise en place d'études à long terme sur la dynamique des
populations animales, les oiseaux en particulier (flamants, hérons, canards), ou
végétales (zoostères du Vaccarès par exemple), les changements, a priori non
visibles, subits par le milieu ont pu être mis en évidence.
Grâce à leur intimité avec les espèces
animales ou végétales, véritables «témoins» de la santé d'un milieu, les
chercheurs et naturalistes fournissent les données nécessaires aux
décideurs-aménageurs locaux. Sans leur intervention, les dégradations auraient
pu prendre un caractère catastrophique et certaines espèces auraient pu
disparaître de Camargue (les flamants roses par exemple).
La recherche en écologie est en pleine évolution. L'apparition et l'intégration
en biologie de nouvelles techniques de physique, chimie ou génétique ouvre de
nouvelles voies dans le sens d'une meilleure compréhension des écosystèmes.
Ces acquis doivent permettre une utilisation plus sage et plus rationnelle des
ressources naturelles, comme l'eau par exemple.
A l'exception des secteurs protégés, la
modification rapide des milieux ne permet pas un suivi scientifique à long
terme.
Camargue :
étude du cycle de l'eau,
un élément vital de l'écosystème camarguais
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