| | L'agriculture en Camargue procède d'une longue tradition. Autrefois
exclusivement localisée dans la partie nord, elle a depuis l'endiguement et
l'introduction de la riziculture, envahi toute la "Camargue fluviale" et les
pourtours de la "Camargue marine".
Le mas camarguais
L'histoire de l'agriculture
camarguaise s'accompagne d'une longue lutte contre les eaux. En effet, la
maîtrise du drainage et de l'irrigation joue un rôle essentiel dans la mise en
valeur du sol. Les quantités d'eau, soustraites au Rhône, utilisées surtout pour
la riziculture, représentent près de 400 millions de m3 par an. L'introduction
d'eau douce a transformé l'équilibre hydrique et engendré des conflits, depuis
la fin du XIXe siècle, entre les intérêts saliniers et ceux des agriculteurs.
Dès la fin du XIXe siècle, l'agriculture
en Camargue, où prédominent le blé et l'élevage ovin, subit deux mutations
successives :
Le vignoble qui,
inondé, résiste au Phylloxera, se développe,
la culture du riz,
financée par la reconstruction d'après la dernière guerre, lui succède.
De plus, la mécanisation des travaux agricoles, dès les années 1950, réduit
considérablement les besoins en main-d'oeuvre, modifie peu à peu l'organisation
socio-économique des mas et exige des investissements accrus.
Les cultures occupent la majeure partie
de la Camargue fluvio-Iacustre, soit un tiers (25000 ha) de la superficie
totale.
Essentiellement spéculatives et céréalières, elles accordent à la riziculture 80
% des terres labourables. L'élevage extensif de chevaux et de taureaux, bien que
subissant la réduction des secteurs de pacage, connaît une progression récente
en tant que support des activités taurines et touristiques.
Les grandes propriétés dominent l'espace
agricole; un quart des exploitations ont des superficies supérieures à 100
hectares, certaines dépassent 2000 hectares. Ce système latifundiaire*
s'explique par la faible productivité des sols, de lourds investissements pour
la mise en valeur des terres et des coûts de fonctionnement élevés, liés à
l'entretien indispensable des réseaux d'irrigation et de drainage. Ceci se
traduit par un gradient de surface des propriétés croissant du nord au sud.
L'architecture rurale témoigne d'une
organisation sociale très hiérarchisée. Faisant défaut en Camargue, la pierre à
bâtir, que seuls les riches propriétaires pouvaient se procurer pour la
construction des mas, provient de Fontvielle, de Beaucaire et des carrières
d'Arles. La cabane, demeure des pécheurs, des gardians et des ouvriers
agricoles, s'accommodait de matériaux locaux : bois, terre et roseaux.
Le mas camarguais, situé sur les levées
alluviales et dans des bosquets qui le protègent du vent, est un bloc massif et
rectangulaire dont une des extrémités est marquée par un pigeonnier. Les mas, à
la fois unités d'habitation et de production, peuvent former de véritables
hameaux entourés par les modestes habitations des ouvriers agricoles saisonniers
et les bâtiments d'exploitation.
Localisation du peuplement en Camargue
L'espace agricole en Camargue
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