| | La Camargue est dominée par les contraintes fortes du sel et de l'eau.
De ce fait, elle constitue une exception dans la végétation habituelle de
répartition méditerranéenne. Les espaces forestiers y sont peu représentés.
Durant le dernier demi-siècle, la régression progressive des boisements n'a
épargné que 2 % du delta, ce qui représente 5,5% du milieu naturel camarguais.
On distingue trois formations prépondérantes : le Bois des Rièges, les pinèdes
de petite Camargue et la forêt riveraine du grand Rhône.
Camargue : le bois des Rièges
Le Bois des Rièges :
Situé en plein coeur de la Réserve Nationale, le Bois des Rièges est
formé de grands bosquets de genévriers de Phénicie (Juniperus phenicea)
et de quelques pins parasols (Pinus pinea). Installé sur des montilles*
de sables (dunes de dimensions modestes), dans un environnement salé, il est
entouré par les étangs du Vaccarès et du Malagroy au Nord, et par des
sansouires* au Sud. On y rencontre sangliers, renards, putois, belettes,
blaireaux, rongeurs et lapins.
Les pinèdes de petite Camargue
Autrefois étendues de la petite Camargue à toutes les dunes côtières,
les pinèdes sont aujourd'hui beaucoup plus réduites et se localisent de façon
morcelée en petite Camargue. Le sous-bois est constitué de genévriers de
Phénicie, de lentisques et de Phillyrea. Les nombreux insectes
constituent la base alimentaire des oiseaux (sternes, aigrettes garzettes... ).
La ripisylve* du Grand Rhône
La ripisylve*, installée en milieu doux, subsiste sous la forme de
quelques lambeaux sur les bourrelets alluviaux du Grand Rhône. Elle est composée
de frênes, peupliers blancs, aulnes glutineux... Il reste encore quelques ormes.
Ce sont les rescapés de la graphiose, maladie parasitaire qui a décimé de
nombreux arbres, dégradant une niche écologique déjà rare en Camargue. On note
la présence de saules blancs et de tamaris dans les zones salées.
La ripisylve est un support indispensable aux colonies nicheuses de hérons
(bihoreaux, crabiers, garde-boeufs) et d'aigrettes garzettes. Les milans noirs,
éperviers d'Europe, faucons hobereau, hiboux moyen-ducs, pics épeiche,
rolliers... ainsi que de nombreux passereaux s'y reproduisent en couples isolés.
Le sanglier, le renard et les petits rongeurs affectionnent aussi ce milieu.
Enfin, les arbres abattus, surtout des saules, témoignent de la présence du
castor. Avec la proximité de l'eau, la ripisylve du Rhône constitue un habitat
de choix pour cet animal, dont le nombre d'individus a beaucoup régressé en
France. Il y est maintenant protégé par des arrêtés préfectoraux.
Cette formation terrestre (rare en Camargue) est un milieu fondamental dans le
maintien de l'équilibre écologique de tout le delta.
La ripisylve camarguaise
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