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La problématique de l'eau en Camargue résulte des activités humaines,
notamment dans les domaines de l'agriculture et de l'exploitation salinière.
Leurs exigences hydrauliques particulières, ainsi que celles liées aux activités
cynégétiques ajoutent aux difficultés rencontrées dans la gestion des ressources
en eau du delta.
Camargue : une station de pompage
L'utilisation agricole de l'eau douce
Les zones agricoles en Camargue occupent
20 500 hectares dont 13 500 consacrés à la riziculture. La seule culture du riz
nécessite 28 000 m3 d'eau par hectare et par an, soit une consommation totale de
420 millions de m3 par an. L'eau d'irrigation provient du Rhône et circule dans
un réseau artificiel complexe. La pollution diffuse initiale de l'eau du Rhône
se retrouve donc dans les milieux, aggravée par l'utilisation d'engrais et de
pesticides pour la production agricole. Les retours d'irrigation se font par
pompage de rejet au Rhône pour le Nord Est du delta. Les terres de l'Ouest
drainent encore vers le Vaccarès l'intégralité de leurs colatures* agricoles.
Cet apport d'eau douce provoque une désalinisation des milieux, naturellement
saumâtres ou salés. C'est une menace de banalisation par raréfaction des espèces
adaptées au sel (halophiles*) et remplacement progressif par des espèces d'eau
douce (dulcicoles).
L'utilisation salinière de l'eau de mer
Les salines camarguaises sont des
exploitations qui produisent du sel à partir de l'eau de mer. Les salins, qui
sont d'anciennes lagunes aménagées, occupent aujourd'hui 14 000 hectares,
localisés à l'Est et à l'Ouest en bordure de mer. Les répercussions des salines
sur le système hydraulique camarguais sont assez limitées. Ce sont des milieux
artificiels très utilisés par la faune aquatique et par les oiseaux. Le flamant
rose s'y nourrit et s'y reproduit en grandes colonies. Ces milieux constituent
donc des écosystèmes à forte valeur écologique et contribuent à la richesse
biologique de la Camargue.
Utilisation de l'eau pour les loisirs
La chasse est un loisir qui utilise de
l'eau, et qui a un impact sur les milieux où elle s'exerce. Environ 3000
hectares de marais privés sont spécialement aménagés à des fins cynégétiques.
Ils sont maintenus en eau artificiellement selon les exigences comportementales
des canards. Le fonctionnement hydraulique des marais de chasse est réglé par le
propriétaire. Si la chasse met à l'abri le milieu naturel d'une transformation
profonde, elle ne le préserve pas de toute atteinte : prélèvements importants
sur les populations de canards, plomb des cartouches provoquant le saturnisme...
La gestion non concertée des ressources en eau engendre une consommation
importante avec de nombreux gaspillages. Les milieux subissent un
appauvrissement biologique du fait de cette «non concertation». Leurs
propriétaires les exploitent soit en les transformant (agriculture, sel...), ce
qui entraîne des pertes qualitatives, soit en les aménageant (tourisme,
chasse...), ce qui induit des pertes quantitatives.
Les espaces protégés subissent eux aussi un régime hydrique et salin artificiel
qui menace à terme leur richesse biologique.
Camargue :
entrée de l'eau de mer dans les salins
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