| | Comme la plupart des espaces préservés de l'urbanisme, la Camargue
constitue un territoire de prédilection pour les activités cynégétiques * et
halieutiques *. Loisirs ou activités économiques, ces pratiques ne sont pas sans
impact sur les milieux dans lesquels elles s'exercent.
La chasse et la pêche
En raison de sa richesse en
avifaune*, notamment en canards, la Camargue offre un attrait incontestable pour
la chasse. Les sangliers et les lapins font également partie des gibiers
recherchés. Pratiquée hors des espaces protégés, la chasse est un loisir pour la
plupart des camarguais, et une source de revenus pour certains grands
propriétaires. Les 1200 adhérents du Groupement Cynégétique Arlésien (GCA) se
partagent un espace réduit, constitué des terres agricoles et d'espaces non
cultivés. Les actionnaires des chasses privées disposent des territoires
restants (3000 hectares de marais privés aménagés pour la chasse).
Les très nombreux plans d'eau abritent une faune piscicole abondante et variée
qui attire de nombreux pêcheurs. Là encore, on peut distinguer les amateurs à la
recherche de détente ou d'un bon repas, des professionnels remplissant des
paniers destinés à la vente. Le Vaccarès est peuplé de nombreuses anguilles dont
la chair est estimée et qui font l'objet d'une pêche intensive. On trouve aussi
dans les lagunes des muges, des daurades, des loups ...
Camargue :
estimation du nombre de canards chassés chaque année
Un rôle controversé
Il est probable que
les territoires utilisés pour la chasse doivent à cette pratique de n'être pas
profondément transformés pour d'autres activités économiques. Mais les activités
cynégétiques sont néanmoins devenues un sujet de réflexion écologique aux
aspects sensibles :
La «pression de
chasse», évaluée en termes de nombre de permis de chasse par superficie
disponible, a augmenté de 60 % ces 25 dernières années. Cette pression
expliquerait la diminution du nombre de canards hivernant en Camargue.
(Source: Fédération de la Chasse)
La durée de la
période de chasse (près de 7 mois) et les prélèvements (en moyenne 150 000
oiseaux par an sur un passage de 500 000, cf. tableau) seraient à l'origine
d'une diminution de l'espérance de vie et d'un appauvrissement numérique des
populations de canards.
Le plomb des
cartouches est responsable d'une maladie des canards appelée saturnisme. Les
oiseaux ingèrent les plombs de chasse qui tapissent le fond des plans d'eau pour
constituer leur grit (matériau nécessaire au broyage des graines dans le
gésier). Le plomb provoque alors des aberrations comportementales chez le
canard, aboutissant d'abord à une incapacité de reproduction puis à la mort de
l'oiseau. Le remplacement progressif des plombs actuels par des cartouches de
billes d'acier semble présager d'une amélioration de la situation.
Le prélèvement de
poissons par les pêches professionnelles et traditionnelles, menées avec
modération, est du même ordre de grandeur qu'en mer (50 kg par ha et par an).
Ces pêches causent certainement moins de dommages aux populations de poissons
que les diverses pollutions de l'eau. Le passage pédestre et la navigation sur
les plans d'eau sont sans doute les répercussions les plus marquantes car elles
provoquent un dérangement fréquent de l'avifaune nicheuse.
Camargue : marais aménagé pour la chasse
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