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Chaque année, des dizaines de millions d'oiseaux migrateurs passent de
l'Europe à l'Afrique à l'automne et empruntent le chemin inverse au printemps.
Pour satisfaire les besoins physiologiques leur permettant de réaliser ces
voyages au long cours, l'accès à des ressources alimentaires abondantes ainsi
que la possibilité de trouver des sites d'étape tranquilles sont déterminants.
Les migrations s'effectuant le plus souvent dans une direction nord-est
sud-ouest à l'automne, et sud-ouest nord-est au printemps, le bassin
méditerranéen occidental voit passer chaque année les populations d'oiseaux
migrateurs se reproduisant en Europe centrale et sur les bords de la Mer
Baltique. A l'automne, longeant la côte méditerranéenne depuis l'Italie ou la
gagnant à travers les Alpes puis en suivant les grandes vallées comme celles du
Rhône et de la Durance ou au printemps suivant la côte languedocienne ou
atterrissant à la pointe de Beauduc après une traversée éprouvante de la
méditerranée, nombreux sont les oiseaux qui font étape en Camargue afin d'y
reconstituer les réserves adipeuses qui vont leur permettre de continuer leur
voyage vers le Nord. Le delta, riche de la diversité et de la productivité de
ses biotopes en toute saison, est donc un site d'étape stratégique pour les
migrateurs.
Avant la fin de l'été, les premiers migrateurs arrivent. Ce sont
essentiellement des limicoles qui s'installent sur les bordures des marais et
dans les eaux peu profondes. Ils sont bientôt rejoints par les premiers
passereaux en route vers l'Afrique qui animent alors les haies de tamaris, le
moindre buisson ou les étendues de roseaux. C'est au début de l'automne que
ceux-ci sont les plus abondants. Avec novembre, les hivernants s'installent :
canards dans les marais où ils consomment de petites graines où sur le Vaccarès
au fond duquel ils vont recueillir des mollusques, passereaux dans les buissons
garnis de baies et les sansouires humides, grouillantes d'insectes et d'autres
encore qui exploitent d'autres milieux ; tout est exploité.
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